Les orques chassent le plus grand poisson de l’océan
Lorsqu’elles portent des chapeaux de saumon et harcèlent des yachts, les orques peuvent sembler joueurs, mais elles demeurent les prédateurs les plus redoutables de l’océan. Un exemple frappant de leur habileté vient du golfe de Californie, où un groupe d’orques, dont un mâle nommé Moctezuma, a développé des techniques de chasse sophistiquées pour cibler les requins-baleines, le plus grand poisson de l’océan.
Les orques mettent en avant des stratégies de chasse adaptatives.
Ces orques collaborent lors de leurs attaques, à l’instar d’un autre groupe en Afrique du Sud qui chasse les requins blancs pour leurs foies riches en nutriments. Le biologiste marin Erick Higuera Rivas de Conexiones Terramar explique : « Il n’est pas surprenant qu’elles chassent les requins-baleines, mais ce qui est remarquable, c’est leur capacité à adapter leurs stratégies en fonction de leurs proies. Dans ce cas, elles travaillent ensemble pour immobiliser les requins et extraire leurs foies. »
Les orques à travers le monde diffèrent par leur comportement et leur alimentation. Certaines se spécialisent dans les poissons ou les mammifères, tandis que celles du golfe de Californie sont des généralistes, se nourrissant de mammifères marins, de tortues et de poissons. Cependant, le groupe de Moctezuma se distingue par sa chasse aux élasmobranches — poissons cartilagineux comme les requins et les raies. Depuis les années 1990, elles ont été observées en train de chasser des raies pastenagues, des requins-taureaux et, maintenant, des requins-baleines.
Lors de leurs chasses, les orques percutent le requin-baleine, le stupéfient, puis le retournent pour accéder à son ventre, où se trouve le foie. Bien que les chercheurs ne les aient pas directement observées en train de consommer le foie, sa teneur élevée en graisses en fait probablement une cible de choix.
Ce comportement met en évidence l’intelligence et l’adaptabilité des orques. Elles apprennent les unes des autres, transmettant les techniques de chasse à travers les générations. Selon Higuera Rivas, « L’apprentissage est crucial, avec les membres de la famille, en particulier les mères, enseignant aux jeunes orques. Ce savoir se propage culturellement au sein des groupes. »
Les recherches suggèrent que le groupe de Moctezuma pourrait représenter un nouvel écotype spécialisé dans la chasse aux élasmobranches. De futures études génétiques et isotopiques pourraient en révéler davantage sur ces prédateurs uniques et leur impact sur l’écosystème du golfe.
Lire l’article original : Science Alert
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