L’objectif des 2 °C est mort : débat sur le climat
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Maintenir le réchauffement en dessous de 2 °C, l’objectif de secours de l’Accord de Paris, est désormais « impossible », selon une étude controversée du climatologue James Hansen et son équipe. Publiée dans Environment: Science and Policy for Sustainable Development, elle affirme que le climat terrestre est plus sensible aux émissions de gaz à effet de serre qu’on ne le pensait.
Hansen avertit également que la réduction de la pollution par les aérosols provenant du transport maritime, qui masquait une partie du réchauffement, accélère désormais la hausse des températures. Alors que le GIEC estimait auparavant à 50 % la probabilité de rester sous les 2 °C d’ici 2100, Hansen rejette ce scénario comme « impossible ».
« L’objectif des deux degrés est mort », a-t-il déclaré. Selon lui et ses co-auteurs, la température mondiale dépassera 1,5 °C dans les prochaines années, entraînant la destruction des récifs coralliens et des tempêtes plus extrêmes, avant d’atteindre 2 °C d’ici 2045.
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Conclusions contestées
Tous les experts ne sont pas d’accord. Valerie Masson-Delmotte, ancienne coprésidente du groupe de travail du GIEC, a averti que l’étude « nécessite de la vigilance » et a souligné qu’elle n’a pas été publiée dans une revue de climatologie. « Elle inclut des hypothèses qui ne s’alignent pas avec toutes les données disponibles », a-t-elle déclaré à l’AFP.
L’étude prévoit également que la fonte des glaces polaires et l’apport d’eau douce perturberont la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC) d’ici 20 à 30 ans. Ce courant océanique régule les températures mondiales et soutient les écosystèmes marins. Son effondrement, avertit Hansen, serait un « point de non-retour » catastrophique, entraînant une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres.
L’Accord de Paris a fixé 1,5 °C comme seuil critique pour éviter des dommages climatiques irréversibles, tels que l’effondrement des courants océaniques, le dégel du pergélisol et la disparition des récifs coralliens. Les données récentes du système Copernicus de l’UE montrent que cette limite a déjà été dépassée ces deux dernières années, bien que l’accord concerne les tendances à long terme.
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À 2 °C, les impacts seraient encore plus graves : perte irréversible des calottes glaciaires, recul des glaciers et fonte généralisée du pergélisol. Malgré ces perspectives sombres, Hansen insiste sur l’importance de l’honnêteté.
« Minimiser la gravité du changement climatique et ne pas dénoncer des politiques insuffisantes n’aide pas les jeunes », a-t-il déclaré. Il reste toutefois optimiste, estimant qu’une action est encore possible.
D’autres scientifiques restent sceptiques. « Il y a encore beaucoup de spéculations », affirme Karsten Haustein, climatologue à l’Université de Leipzig. « Je ne suis pas convaincu par leurs affirmations. »
Lire l’article original : Science Alert
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