Chaleur record en janvier : « choquant »

Chaleur record en janvier : « choquant »

Crédit : Pixabay

Janvier a battu un nouveau record de chaleur, contredisant les attentes d’un refroidissement lié à La Niña.

Le service Copernicus sur le changement climatique a signalé des températures 1,75 °C au-dessus des niveaux préindustriels, prolongeant une tendance au réchauffement historique. Les scientifiques s’attendaient à un refroidissement après le pic d’El Niño début 2024, mais la chaleur extrême persiste, alimentant le débat sur d’autres facteurs de réchauffement.

Chaque fraction de degré aggrave les phénomènes météorologiques extrêmes. Janvier a dépassé le record de 2024 de 0,09 °C, une hausse significative, selon Julien Nicolas, scientifique de Copernicus. « L’effet de refroidissement attendu ne se produit pas », a-t-il déclaré à l’AFP.

Stefan Rahmstorf, de l’Université de Potsdam, a qualifié la situation d’alarmante : « Depuis 60 ans, chaque mois de janvier marqué par La Niña était plus frais que les années environnantes — jusqu’à maintenant. »

La Niña faible et questions en suspens

La Niña de cette année devrait être faible, et Copernicus suggère que son développement pourrait s’être arrêté, voire inversé. Nicolas prévoit sa disparition d’ici mars.

Copernicus a également confirmé que les températures moyennes mondiales de 2023 et 2024 ont dépassé 1,5 °C pour la première fois, testant la limite de l’Accord de Paris sans encore l’enfreindre définitivement. Les scientifiques s’attendent à un léger refroidissement en 2025, mais l’année restera parmi les plus chaudes jamais enregistrées.

L’agence surveillera de près les températures océaniques, régulateurs clés du climat. Les océans absorbent 90 % de l’excès de chaleur lié aux émissions de gaz à effet de serre, et des eaux plus froides aident à abaisser les températures atmosphériques. « Cette chaleur refera inévitablement surface », explique Nicolas, s’interrogeant sur son rôle actuel.

Les températures de surface des océans en janvier étaient les deuxièmes plus élevées jamais enregistrées, ajoutant à l’énigme de leur persistance anormalement chaude.

Facteurs climatiques et rôle de la pollution

Bill McGuire, de l’University College London, a qualifié la chaleur de janvier d’« étonnante et terrifiante », compte tenu de la présence de La Niña. Joel Hirschi, du National Oceanography Centre britannique, a mis en garde contre une surinterprétation des données d’un seul mois, tout en reconnaissant un schéma inhabituel.

Les scientifiques s’accordent à dire que la combustion des énergies fossiles est le principal moteur du réchauffement à long terme, mais les fluctuations à court terme comptent aussi. Les cycles naturels comme El Niño ne suffisent pas à expliquer cette chaleur extrême, incitant les chercheurs à explorer d’autres facteurs.

Une hypothèse suggère qu’un passage à des carburants maritimes plus propres en 2020 a réduit les émissions de soufre, rendant les nuages moins réfléchissants et laissant davantage de chaleur atteindre la surface terrestre. Une étude de décembre a examiné si une diminution des nuages bas avait contribué au réchauffement.

« Ces questions doivent être prises au sérieux », a déclaré Robert Vautard, du GIEC.

Copernicus s’appuie sur des milliards de mesures provenant de satellites, navires, avions et stations météorologiques, avec des archives remontant à 1940. D’autres indices climatiques, issus de carottes glaciaires, cernes des arbres et squelettes coralliens, suggèrent que la Terre connaît sa période la plus chaude depuis 125 000 ans.


Lire l’article original : Science Alert

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