Vos emballages de plats à emporter pourraient augmenter le risque d’insuffisance cardiaque

Vos emballages de plats à emporter pourraient augmenter le risque d’insuffisance cardiaque

Crédit : Pixabay

Les produits chimiques provenant de contenants en plastique jetables peuvent s’infiltrer dans vos plats à emporter, ce qui pourrait augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.

Des chercheurs chinois ont mené des expériences sur des rats et ont constaté que la consommation d’eau contaminée par des additifs plastiques provenant d’emballages chauffés déclenchait des changements corporels, en commençant par des perturbations de la flore intestinale.

Lésions du tissu cardiaque observées chez les rongeurs exposés après trois mois

Après seulement trois mois, les rongeurs exposés présentaient des lésions du tissu cardiaque, notamment des fibres mal alignées ou brisées, une infiltration de cellules inflammatoires et un gonflement mitochondrial. Ils présentaient également des signes de saignement interne entre les cellules myocardiques, indiqués par des pentagrammes noirs dans l’image ci-dessous.

Tissu cardiaque de rongeurs des groupes A, B, C et D, le groupe D étant le groupe témoin. La flèche noire représente l’infiltration de cellules inflammatoires et le pentagramme noir représente le saignement intercardiomyocyte. (Wu et al., Ecotoxicology and Environmental Safety, 2025)

On ne sait pas si les mêmes effets se produisent chez les humains, mais les résultats suggèrent que les contenants en plastique chauffés pourraient ne pas être une option sûre pour les aliments.

Les scientifiques déconseillent l’utilisation de contenants en plastique pour les aliments chauds en attendant des recherches plus approfondies

En attendant que davantage de recherches soient disponibles, les scientifiques de l’Université médicale de Ningxia en Chine déconseillent l’utilisation de contenants en plastique pour les aliments à haute température. Leur étude a été inspirée par une enquête menée auprès de 3 179 adultes plus âgés en Chine, qui a révélé que ceux qui déclaraient une exposition au plastique plus élevée étaient plus susceptibles de souffrir d’insuffisance cardiaque congestive.

Des recherches récentes ont également détecté des microplastiques dans des caillots sanguins dans le cerveau, le cœur et les jambes, ce qui a incité l’épidémiologiste Yueping Wu et ses collègues à explorer davantage les effets cardiovasculaires potentiels.

Pendant trois mois, ils ont exposé 24 rats à des produits chimiques lessivés par des contenants en plastique lorsqu’ils étaient chauffés avec de l’eau du robinet bouillante. Ces lixiviats, qui comprenaient du BPA, des phtalates et des plastifiants, ont été extraits en plaçant des contenants en plastique dans de l’eau chaude pendant 1, 5 et 15 minutes.

Les rongeurs exposés ont montré des changements significatifs dans leurs microbiomes intestinaux par rapport aux huit rats témoins, avec des changements dans la flore intestinale liés à l’inflammation.

L’augmentation des marqueurs inflammatoires dans le sang soulève des préoccupations cardiovasculaires

Les animaux exposés ont également présenté des niveaux élevés de marqueurs immunitaires inflammatoires dans leur sang, qui sont des facteurs de risque connus pour les maladies cardiovasculaires.

Selon les chercheurs, “Ces changements peuvent être associés à des lixiviats de produits en plastique perturbant le microbiote et les facteurs inflammatoires, conduisant finalement à une inflammation et à des lésions myocardiques.”

Tissu myocardique de rats exposés à des contaminants plastiques. Flèche rouge : fibres brisées ou mal alignées. Pentagramme rouge : gonflement mitochondrial. Flèche jaune : perte de crêtes mitochondriales avec changements de type vacuole. (Wu et al., Ecotoxicology and Environmental Safety, 2025)

La chaleur accélère la dégradation du plastique, mais même l’eau en bouteille – généralement stockée à température ambiante ou plus froide – contient des microplastiques.

Des études récentes révèlent que le fait de passer au micro-ondes des contenants alimentaires en plastique – même ceux étiquetés “compatibles avec le micro-ondes” – peut libérer des microplastiques et des nanoplastiques dans les aliments. En seulement trois minutes, des milliards de ces minuscules particules peuvent être libérées.

L’étendue de l’absorption des particules de plastique ingérées par l’organisme reste incertaine, tout comme la durée de leur persistance.

Fragments de plastique trouvés dans les artères liés à un risque plus élevé de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral

Cependant, des études sur les artères obstruées ont détecté des fragments de plastique dans plus de 50 % des plaques. Dans les 34 mois suivant l’opération environ, les patients présentant du plastique dans leurs artères étaient 4,5 fois plus susceptibles de subir une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral ou un décès que ceux ne présentant pas de plastique détectable.

Les chercheurs soupçonnent que les contaminants plastiques pourraient réduire l’activité des enzymes antioxydantes et déclencher une inflammation, augmentant ainsi le risque de dommages cardiovasculaires.

Des particules de plastique irrégulières ont été observées à l’intérieur des macrophages et dans des dépôts de tissu adipeux, retirés d’artères obstruées. (Marfella et al., NEJM, 2024)

Les risques pour la santé de la pollution plastique commencent seulement à être mis en lumière, et les preuves croissantes sont loin d’être rassurantes.

Une étude publiée l’année dernière a révélé que l’utilisation de couverts en plastique jetables chauds peut réduire la diversité du microbiote intestinal.

Alors, la prochaine fois que vous prendrez des plats à emporter, tenez compte à la fois de la température de vos aliments et du type d’emballage dans lequel ils se trouvent.


Lire l’article original sur : Science Alert

Lire la suite : Une étude trouve une cause racine commune à plusieurs troubles psychiatriques

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