Utilisation de l’Origami ADN pour piéger les gros virus

Utilisation de l’Origami ADN pour piéger les gros virus

Résumé graphique. Crédit : Cell Reports Physical Science (2023). DOI: 10.1016/j.xcrp.2022.101237

Un groupe de scientifiques de l’Université technique de Munich et du Collège de Regensburg, tous deux en Allemagne, a découvert qu’il est possible de développer des cadres d’ADN en origami qui peuvent être utilisés pour piéger de gros virus. Dans son article publié dans la revue Cell Reports Physical Science, le groupe explique comment il a construit ses structures et comment elles ont fonctionné lors des tests.

Alors que la pandémie mondiale se poursuit, bien que dans une phase moins mortelle, la communauté scientifique médicale continue de chercher des méthodes pour empêcher les gens d’être infectés non seulement par le virus SRAS-CoV-2 mais par tous les virus. L’une de ces méthodes consiste à utiliser des structures mises au point pour attirer les virus et, lorsqu’ils s’approchent suffisamment, pour les piéger. Dans cette nouvelle initiative, les chercheurs ont testé l’idée d’utiliser l’ADN en origami.

L’origami d’ADN

L’origami d’ADN comprend des brins d’ADN manipulés pour produire des formes bidimensionnelles ou tridimensionnelles, le tout à l’échelle nanométrique. Dans ce nouveau travail, les chercheurs ont élargi les travaux antérieurs réalisés par certains membres du personnel qui, ensemble, avaient mis au point un processus d’utilisation de l’origami d’ADN pour piéger de très petites particules virales.

Pour produire des pièges plus grands pour des virus plus gros, l’équipe a utilisé des brins d’ADN longs et courts qui ont été développés pour s’assembler de manière utile. Ils les ont ensuite utilisés pour produire des blocs de construction triangulaires en 2D qui, lorsqu’ils sont rapprochés les uns des autres, s’emboîtent les uns dans les autres comme des pièces de défi. Ils se sont ensuite mis au travail, créant des structures qui, selon eux, pouvaient servir de pièges à virus.

Après avoir confirmé que les structures qu’ils avaient en tête avaient les formes souhaitées, ils ont recouvert l’intérieur de celles-ci de produits chimiques ou d’anticorps connus pour se lier aux virus. Ils ont ensuite testé les pièges en les plaçant à proximité de virus vivants. Ils ont constaté que les pièges fonctionnaient comme prévu, capturant des virus d’un diamètre de 100 nm. Une fois piégés, les virus n’ont pas pu se lier à d’autres cellules, ce qui a mis fin aux infections.

Les scientifiques ont examiné leurs pièges avec plusieurs types de virus – du Zika à la grippe en passant par le SRAS-CoV-2 – et ont découvert qu’ils fonctionnaient aussi bien sur tous ces virus. Ils ont également découvert qu’ils pouvaient les rendre plus résistants en les exposant à une lumière UV et en les recouvrant d’un polymère d’oligosine. Ils prévoient ensuite de tester leurs pièges sur des animaux de laboratoire vivants.


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