Les entreprises sont tenues d’agir selon l’agenda vert
À tous les printemps (saison de la croissance), les actionnaires évaluent la façon dont ils gèrent leurs entreprises. C’est le moment où les hommes d’affaires prennent conseil pour élaborer les politiques d’entreprise, les plans d’action, les dépenses de l’exécutif et du gouvernement. Cette situation est en train de changer avec l’accélération des changements climatiques qui provoquent le réchauffement de la Terre. Les actionnaires activistes sont de plus en plus préoccupés par l’adoption de l’agenda vert par les entreprises. Lors des réunions, la pression exercée sur les entreprises pour qu’elles prennent des mesures sérieuses contre le changement climatique s’accroît.
En 2023, les actionnaires ont déposé environ 540 plans demandant aux entreprises d’agir sur les problèmes environnementaux, sociaux et de gouvernance d’entreprise, selon Proxy Preview. Les investisseurs souhaitent comprendre l’impact des entreprises sur la hausse des températures et les solutions pour y remédier. Ils demandent instamment aux dirigeants et aux conseils d’administration des entreprises de fixer des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de fournir des informations actualisées sur les progrès accomplis dans la réalisation de ces objectifs. En outre, ils souhaitent connaître les stratégies mises en œuvre par les entreprises pour maintenir leur profitabilité dans un contexte de transformation des différents secteurs d’activité en raison des efforts de réduction des émissions.
Le plan d’action fonctionne-t-il ?
La majorité des plans n’étaient pas attrayants. Cependant, 15 résolutions sur le climat évaluées ont reçu le soutien des actionnaires.”La volonté d’agir en faveur du climat est en train de s’affirmer”, explique M. Spalding.
Le rythme de changement des compagnies est plus lent que ne le pensent les activistes. Les scientifiques affirment que la planète est sur la voie d’un réchauffement catastrophique qui se traduira par des conditions météorologiques plus extrêmes. Les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations, conséquences du phénomène de changement climatique, entraînent une forte destruction économique, tuant et déplaçant des personnes dans le monde entier. Une réduction rapide des émissions peut contribuer à prévenir certaines des conséquences les plus graves. Cependant, à l’heure actuelle, les émissions ne diminuent pas. Les militants affirment qu’en dépit de la pression exercée par les investisseurs, de nombreuses entreprises ne prennent pas de mesures suffisantes pour atténuer la menace.
Des émissions difficiles à mesurer
Cette année, les investisseurs activistes se concentrent sur Chubb Ltd, une importante compagnie d’assurance qui réduit ses émissions de gaz à effet de serre. Bien que la société ne produise pas d’émissions, ses clients, eux, en produisent. Afin de répondre aux exigences, l’entreprise investit dans le charbon et les sables bitumineux. Selon la compagnie, cela permettra à ses clients du marché du pétrole et du gaz de réduire les émissions de méthane, un puissant gaz à impact sur l’effet de serre.
Les spécialistes du climat avertissent que la Terre se dirige vers une “zone de danger climatique”, et de nombreux scientifiques estiment que les émissions de gaz à effet de serre en sont responsables. Voici ce que sont les gaz à effet de serre et comment ils contribuent au changement du climat.
Toutefois, As You Sow, un important groupe de défense des intérêts des actionnaires, a réagi avec indifférence à la récente initiative de Chubb Ltd. concernant le méthane. L’organisation a déclaré que de nombreuses compagnies pétrolières et gazières avaient déjà mis en place leurs propres stratégies de réduction des émissions de méthane.
Danielle Fugere, présidente de As You Sow, a estimé que l’initiative de Chubb Ltd. était superficielle et visait à convaincre les investisseurs que l’entreprise prenait des mesures. Elle a ajouté qu’étant donné que l’entreprise ne contrôle pas ses progrès, il n’y a aucun moyen d’évaluer ses actions. Le groupe exhorte Chubb à prendre des engagements cohérents avec l’objectif de l’Accord de Paris, qui vise à limiter l’augmentation des températures mondiales à 1,5 degré Celsius d’ici la fin du siècle. Pour atteindre cet objectif, il faut éliminer ou compenser toutes les émissions de gaz à effet de serre avant 2050.
Article original sur : NPR
Référence : NPR
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