Les Océans Pourraient Avoir De Bonnes Nouvelles Dans Un Monde En Réchauffement Global
Une récente étude menée par l’université Rutgers et publiée dans Nature indique qu’une analyse des niveaux en oxygène dans les océans de la Terre pourrait apporter des nouvelles encourageantes sur la santé des océans dans un monde futur affecté par le réchauffement climatique.
Cette étude, qui s’est concentrée sur l’examen des sédiments océaniques, a révélé que pendant la période chaude du Miocène, il y a environ 16 millions d’années, lorsque la Terre connaissait des température plus élevées qu’aujourd’hui, les niveaux d’oxygène étaient plus élevés dans une région cruciale de l’océan.
En effet, ces dernières années, les niveaux d’oxygène nécessaires à la vie marine ont diminué, ce qui a suscité des préoccupations quant à l’expansion des zones dépourvues d’oxygène dans diverses parties des océans du monde, mettant ainsi en péril les écosystèmes marins.
Le réchauffement du Miocène contredit la perte d’oxygène actuelle dans le Pacifique équatorial oriental
Les chercheurs attribuent cette tendance à la hausse des températures induite par le changement climatique, qui influe sur la capacité des océans à absorber l’oxygène de l’atmosphère. Cependant, les résultats de cette étude indiquent que le Pacifique équatorial oriental, qui abrite actuellement la plus grande zone déficiente en oxygène des océans, était bien oxygéné pendant la période chaude du Miocène, malgré les températures mondiales plus élevées à cette époque.
Selon Anya Hess, auteur principal de l’étude et étudiante en doctorat à Rutgers, la perte actuelle d’oxygène pourrait éventuellement s’inverser sur la base de ces résultats. La perte d’oxygène a été la plus marquée dans les zones déficientes en oxygène au cours des dernières décennies, et ces zones devraient s’étendre et devenir moins profondes, ce qui constitue une menace aux populations de poissons en réduisant leur habitat.
Toutefois, les modèles climatiques divergent quant à l’évolution de ces zones au-delà de 2100, ce qui a incité les chercheurs à approfondir leurs recherches.
Les chercheurs ont choisi la période du Miocène moyen, caractérisée par des conditions climatiques semblables à celles prévues pour les prochains siècles dans l’ère actuelle du changement climatique, afin d’évaluer l’exactitude des modèles climatiques actuels. Ils ont examiné les sédiments océaniques déposés au cours de cette période dans l’est du Pacifique équatorial.
Une analyse des foraminifères révèle les niveaux d’oxygène dans les océans préhistoriques
En examinant la composition chimique des foraminifères, des micro-organismes présents dans la colonne d’eau et conservés sous forme de restes fossilisés, les scientifiques ont pu déterminer les niveaux d’oxygène dans les océans de l’Antiquité. Ils ont employé plusieurs méthodes, dont l’utilisation d’isotopes de l’azote qui réagissent à la dénitrification, un processus qui ne se produit que lorsque les niveaux d’oxygène sont très faibles.
Ils ont également utilisé une analyse comparative des niveaux d’iode et de calcium, qui a permis d’établir des différences subtiles entre les conditions bien oxygénées et les conditions modérément bien oxygénées.
Cette étude a abouti à des résultats inattendus, révélant que la zone étudiée était bien oxygénée au plus fort de la période chaude du Miocène, approchant même les niveaux d’oxygène observés aujourd’hui dans le Pacifique Sud, en pleine mer.
Yair rosenthal, professeur émérite à Rutgers spécialisé dans les sciences de la mer et de la terre, a déclaré que ces résultats remettaient en question l’idée selon laquelle la perte d’oxygène due à la solubilité, qui s’est produite au cours des dernières décennies, représente la réponse complète de l’oxygène au changement climatique.
Parmi les autres auteurs de l’étude figurent Ken Miller de l’université Rutgers, Alexandra Auderset et Alfredo Martinez-Garcia de l’Institut Max Planck de chimie en Allemagne, Daniel Sigman de l’université de Princeton et Xiaoli Zhou de l’université de Tongji en Chine.
Lire l’article original sur Science Daily.
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