Recherche sur les pouvoirs technoscientifiques modernes

Recherche sur les pouvoirs technoscientifiques modernes

Recherche sur les pouvoirs technoscientifiques modernes

Comment se fait la recherche sur les pouvoirs technoscientifiques modernes ?

La recherche sur les pouvoirs technoscientifiques modernes dans le monde d’aujourd’hui, et les grands systèmes technologiques sont traités de diverses manières. Une myriade d’étoiles, d’espaces, de procédures, de dispositifs, ainsi que de discours est associé au processus de recherche scientifique; aux méthodes et à leurs externalités négatives (établissements gouvernementaux, marché, justice, “grande rue”, parlements, réglementations, soft-droit, discours…) « Gouvernable »; ainsi que donc à restabiliser une culture transformée (au sens de Bruno Latour), voire « bouleversée », par l’objet technique ainsi que ses effets les plus profonds.

Certes, la structure de classe ordonnée, ainsi que la polarisation entre les « gouvernants » et les « réglementés », ou entre ceux qui « choisissent » et ceux qui sont « soumis » à ces choix, demeurent dans de nombreux cas entretenu. Il faut cependant des notions plus complexes de hiérarchie comme de pouvoir pour étudier le champ des technosciences. Car les dispositifs techniques, politiques, mais aussi économiques dans lesquels elles s’inscrivent; les réseaux qui les drainent, mais aussi les tutelles ainsi que les approches discursives qu’ils empruntent, sont multiples, ambivalentes, voire souvent occultées.

En effet, les types de pouvoir diffèrent selon qu’il s’agit d’énergie atomique, d’OGM, de cellules souches, de nanotechnologies ou de biologie synthétique; que nous envisagions des informations flambant neuves ainsi que des innovations en matière de communication (NIC) ou des technologies modernes lourdes ; ou si nous choisissons de ne pas nous concentrer sur une innovation détaillée, mais plutôt de considérer une variété de problèmes impliquant la pollution, la contamination ou les risques pour la santé et le bien-être ainsi que l’environnement, qui ne peuvent pas être imputés à une tâche ou à un élément solitaire (changement d’environnement, pollution atmosphérique).

Recherche sur les pouvoirs technoscientifiques modernes. CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) :  missions, chiffres clés et histoire
Mis en service en 1966 par le CEA, le réacteur nucléaire de recherche OSIRIS permet d’étudier les combustibles et de produire des radioéléments notamment utilisés par le secteur médical. (©CEA). www.connaissancedesenergies.org

La recherche sur les pouvoirs technoscientifiques modernes dans le cas de l’énergie atomiques

Ainsi, dans le cas de l’énergie atomique, il est beaucoup plus facile d’impliquer ceux qui “gouvernent” que de faire la même chose pour la modification du climat, dans laquelle un nombre presque illimité d’acteurs – des agents de l’État à toute sorte d’industrie polluante , et aussi la population mondiale dans son ensemble – devraient jouer un rôle dans la décision de s’attaquer ou non à cette préoccupation mondiale. De même, il est beaucoup plus facile de comparer les décideurs et les sujets dans un domaine comme la biométrie que dans d’autres, comme les NTIC, où la technologie ne peut se diffuser sans l’implication de consommateurs-utilisateurs énergiques et passionnés.

La même suggestion vaut à un autre niveau : alors que des cadres décisionnels très hiérarchisés semblent être inhérents (et apparents) à des domaines particuliers ou à des technologies liées à une gestion centralisée et également étatique (l’énergie atomique, le secteur de l’armement, l’industrie minière, etc.), le concept de structure de pouvoir semble plus difficile à réaliser dans le cas d’enjeux tels que ceux soulevés par les OGM.

Ce cas particulier peut apparaître de prime abord comme un cas « intemporel » de technologie contestée, avec, d’un côté, les promoteurs d’une toute nouvelle innovation qui cherchent à maîtriser leur marché, et aussi, de l’autre, les consommateurs, les cultivateurs, ainsi que les équipes concernées. Néanmoins, cette innovation spécifique a s’annonce dès le début comme quelque chose qui pourrait changer le monde et offrir une progression sociale dans le monde entier.

Le monde VS les pouvoirs technoscientifiques modernes

Dans ce contexte, la recherche sur les pouvoirs technoscientifiques modernes se partage et discutés à l’échelle mondiale entre une sélection assez vaste de stars : les grands marchés des semences, les États, les organisations supranationales telles que l’Organisation mondiale des professions et l’Union européenne qui déterminent les normes et les réglementations, ainsi que les équipes de protestation qui s’identifient pour guider l’opinion publique avec des projets uniques.

Au contraire, l’industrie de la téléphonie mobile, par exemple, bien que promue de la même manière comme une avancée mondiale dès le départ, révèle, à tout le moins dans le contexte français, mais aussi européen, une configuration de puissance plus typique, avec un nombre limité de groupes industriels agissant en tant que commerçants, l’État et ses entreprises de santé en tant qu’autorités de réglementation, ainsi que les clients et ensuite la population locale en tant que clients et plaignants.

La préoccupation de ceux qui réglementent vs ceux qui détiennent est d’ailleurs différente lorsqu’il s’agit des nanotechnologies, où l’objectif est bien moins de développer un marché pour changer complètement un secteur industriel significatif (comme dans le cas des OGM) que d’établir tout nouveau programme de recherche et développement (qui défie les limites entre les points de vie et compte) et où le “marché” ne joue pas – encore – le rôle principal.

Les risques environnementaux à grande échelle

Quant aux risques environnementaux à grande échelle (modification de l’environnement, pollution de l’air, perte de biodiversité) pour lesquels une « gouvernance » (participative, globale, responsable, etc.) est s’invoque instantanément; il y a encore d’autres dynamiques en jeu. En ce qui concerne l’ajustement de l’environnement, par exemple, il est difficile de parler d’une configuration dualiste entre diriger et contrôler ou réguler et également gouverner.

Alors que deux types d’organisations, l’une sur la compétence (le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’ajustement de l’environnement- GIEC), les divers autres politiques (le Séminaire des Célébrations – COP), s’ impliquent surtout dans la définition et l’administration des dangers et des troubles, ce dispositif linéaire, dans lequel les experts encouragent les décideurs, ne doit pas masquer l’enchevêtrement des pouvoirs et des jeux de pouvoir qui cadre un enjeu qui est le poste principal des problèmes géostratégiques significatifs.

S’il existe des “secteurs climatiques” (c’est-à-dire des Réunions des Célébrations) qui opèrent de manière aussi large, variée, ainsi que des débouchés polyphoniques de contestation et aussi d’arrangement, les États – parfois aussi quelques États qui ont l’avantage de plaçant leur souveraineté sur tout le reste -, ce sont eux qui, finalement, décident (ou à tout le moins créent) les actions à entreprendre (ou non) pour tous.

Tous ces éléments pointent vers des préoccupations complexes de pouvoir, de savoir et de prise de décision dans les domaines technoscientifiques. L’approche de la gouvernementalité, grâce à sa concentration sur les « formes d’exercice » (produit, crucial) du pouvoir, plutôt que sur le(s) pouvoir(s) en tant que tel, ouvre des voies séminales de l’expédition dans ce contexte.

L’énergie nucléaire

L’analyse se concentre ensuite sur un problème particulier. L’énergie nucléaire, et son examen, pour montrer comment un point de vue de gouvernementalité peut améliorer et renouveler les dispositifs logiques des études de recherche scientifique pour évaluer les avancées controversées.

Certains diront que l’industrie de l’énergie atomique en France, un exemple éminent de domaine techno-industriel très central, ordonné et encore vraiment technocratique (au sentiment de R. Frost), est impropre à une analyse du pouvoir et aussi à sa critique.

Dans une perspective de gouvernementalité, dont les pouvoirs exercés dans cet espace sont trop figés, inflexibles et invulnérables (« que l’État nucléaire dénoncé dans les années 1970 a gardé tout son pouvoir »), pour se prêter à une analyse foucaldienne.

D’autres pourraient croire que le domaine nucléaire s’entièrement changé; que beaucoup se fait depuis les années 1970 pour réparer le problème de la technocratie atomique; les firmes qui régulent l’industrie sont désormais indépendantes; que le savoir-faire dans ce domaine est transparent, aussi diversifiée, grâce aux entreprises non gouvernementales (ONG) actuellement invitées à rester dans les principales rémunérations ou conseils; qu’il n’y a jamais eu de nombreuses discussions publiques nationales sur le sujet. Et qu’il serait préférable de déterminer une progression démocratique concrète dans une industrie sur la voie d’une véritable « excellente gouvernance » au lieu de discuter de la gouvernementalité aussi bien que par l’industrie nucléaire.

Bien que ces deux sortes de critiques soient légitimes, elles passent à côté du facteur principal.

La préoccupation de l’énergie atomique

Parmi les faits saillants de la préoccupation de l’énergie atomique, il y a l’imbrication des sceptiques et des entreprises qu’ils se défient (l’idée que les “puissances nucléaires” se “réparent” et également des “blocs” fixes est donc un mythe). Cependant, on ne peut pas aborder un développement récent et soudain d’une « société réflexive » de « gouvernance participative » ; ainsi qu’en même temps d’une « liberté technologique » dans ce domaine.

Pour le dire simplement, à l’examen de cette préoccupation, il convient de reconnaître l’importance; la fonction critique des efforts dynamiques et récurrents que dégagent les puissances contestées pour renouveler leurs discours, méthodes et leurs approches; en s’appuyant en partie sur les revues créées contre elles. Cette transformation politique n’implique pas l’éradication des cadres décisionnels technocratiques qui dominent encore dans cette industrie. Chacune d’elles révèle qu’une méthode spécifiquement concentrée sur une mutation en cours de la « technocratie » (ou nucléocratie) vers une « liberté technique » est inadaptée, voire réductionniste, à une évaluation du déplacement des rapports entre la technoscience aussi bien que la culture. Dans ce contexte, le point de vue de la gouvernementalité offre des sugestions plus avancés en permettant de comprendre, sur une échelle historique de moyen terme, la genèse et la mise en place d’une panoplie d’outils pour gouverner l’énergie nucléaire, ses critiques de cinéma et l’espace public.

En parlant de la recherche sur les pouvoirs technoscientifiques modernes, la préoccupation nucléaire s’adapte particulièrement bien à un tel entraînement. Car elle a déjà un arrière-plan d’un demi-siècle, plutôt que d’autres avancées beaucoup plus récentes ou émergentes.


Lire l’article original sur cairn-int.info

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