Nobel scientifique 2022 : 1 femme sur 7
L’Américaine Carolyn Bertozzi est devenue cette semaine la huitième femme de l’histoire à remporter le prix Nobel de chimie et a découvert un problème récurrent. Outre le fait que parmi les sept scientifiques “nobélisés” cette année, elle était la seule femme.
Et encore une fois, avec huit femmes en 122 ans d’histoire, le prix Nobel de chimie est meilleur que le prix Nobel de physique. Plus tard, il n’y avait plus que quatre femmes sur la liste : Marie Curie (1903), Marie Goeppert Mayer (1963), la Canadienne Donna Strickland (2018) et l’Américaine Andrea Ghez (2020). Sur un total de 222 lauréats (Nobel Science ne peut récompenser qu’un maximum de trois personnes). Si l’on ajoute les trois lauréats du prix Nobel de sciences (médecine, physique, chimie), la proportion de lauréats depuis 1901 n’est que de 3 %.
La plupart d’entre nous peuvent sentir les progrès rien qu’en regardant le prix Nobel de médecine : un seul lauréat avant 1975, puis 5 entre 1975 et 2000, puis 6 depuis 2001… mais le dernier date en 2015.
Carolyn R. Bertozzi, chimiste à l’Université de Stanford, est co-lauréate du prix conjoint de cette année pour l’invention de la “biochimie orthogonale”, un ensemble de réactions chimiques pouvant être initiées dans des organismes vivants. Elle fait partie de la courte liste des scientifiques qui, pour les joueurs, risquent de gagner.
Ironie du sort, elle est également connue dans le milieu pour ses activités en faveur de la place des femmes en science. Elle est notamment un “modèle pour les femmes en chimie”, a noté la biochimiste Pamela Chang, qui a obtenu un doctorat du Laboratoire Bertozzi en 2010, mercredi dans la revue Nature. Et qui note que le labo emploie 50% de femmes, “un pourcentage élevé pour le département de chimie à ce stade”.
Bertozzi a déclaré mercredi, faisant référence au fait qu’il n’y avait que sept femmes avant elle sur le forum : “Je suis heureuse d’augmenter un peu ce nombre. Je comprends la gravité de cette histoire en tant que personne qui n’a pas été représentée en sciences de la vie.
En réponse aux critiques répétées, le comité Nobel a annoncé en 2018 une initiative inédite pour des institutions traditionnellement opaques : que tout le monde invite. Pour signer un accord, la place des femmes et la « diversité géographique » sont désormais prises en compte. On ne sait pas quelles seront les implications de cette fonctionnalité : la loi de l’Académie suédoise exige la confidentialité des rendez-vous et des discussions pendant 50 ans.
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