Qu’en est-il exactement d’Euclide ?

Qu’en est-il exactement d’Euclide ?

Impression d’artiste de la mission Euclid dans l’espace. Le vaisseau spatial est blanc et or et se compose de trois éléments principaux : un bouclier solaire plat, un grand cylindre par lequel la lumière de l’espace pénètre, et un fond “en boîte” contenant les instruments. Le vaisseau spatial est représenté à moitié dans l’ombre, car le pare-soleil sera toujours orienté en direction du soleil, protégeant ainsi le télescope de la lumière du soleil. L’arrière-plan est une representation réaliste d’une vue en profondeur du ciel nocturne, avec de nombreuses galaxies visibles. Dans la moitié inférieure de l’image, une représentation artistique de la toile cosmique est superposée aux galaxies. La structure cosmique est l’échafaudage du cosmos sur lequel les galaxies sont construites. Elle se compose principalement de matière noire et de gaz. La toile cosmique est ici représentée par une grille et une représentation bidimensionnelle d’une simulation cosmologique. Crédit : ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA. Galaxies d’arrière-plan : NASA, ESA, et S. Beckwith (STScI) et l’équipe HUDF, CC BY-SA 3.0 IGO

À mi-chemin de la campagne de simulation Euclid, la salle de contrôle principale est en pleine effervescence avec les préparatifs de la phase de lancement et de mise en orbite (LEOP) et la mise en service du vaisseau spatial. Ces moments importants représentent le réveil de la mission après son lancement ardu et le début de son périple pour résoudre les mystères de l’univers.

La défaillance des propulseurs d’Euclid est source de stress

Le responsable des simulations d’Euclid, Joe Bush, a méthodiquement prévu tous les scénarios de défaillance possibles. Il n’a négligé aucun élément, qu’il s’agisse de problèmes liés aux engins spatiaux ou d’éléments humains tels que la cohésion et le moral de l’équipe. Le 23 mars, cependant, ses pires craintes ont semblé se réaliser lorsque non pas un, mais deux ensembles de propulseurs du simulateur de vaisseau spatial Euclid sont tombés en panne.

” Nous avons été contraints de nous fier à l’ensemble de secours, car l’un des propulseurs d’attitude d’Euclid est devenu inexploitable en raison d’une défaillance mécanique présumée “, explique-t-il. Tiago Loureiro, directeur des opérations de vol d’Euclid, raconte que les propulseurs de contrôle d’orbite de secours ont alors commencé à se comporter de manière erratique, l’un d’entre eux fonctionnant 10 % au-dessus de sa capacité et l’autre 10 % en dessous, ce qui a entraîné une augmentation de l’utilisation des propulseurs de contrôle d’orbite.

Structure et modèle thermique du satellite Euclid. Crédit : ESA-S. Corvaja

L’équipe s’est trouvée confrontée à une entreprise gigantesque, sans protocole établi pour un tel cas. Elle a étudié un système hybride potentiel incorporant les deux ensembles de propulseurs, en demandant conseil au cœur technique de l’ESA (ESTEC) et à des partenaires industriels. Cette expérience a démontré la nécessité de collaborer entre experts et spécialistes pour surmonter des obstacles inattendus.

Ce scénario cauchemardesque de double propulseur a démontré que le succès des opérations de mission nécessite une gamme variée d’experts et de spécialistes capables de soutenir et de réfléchir avec nos équipes de contrôle à la pléthore de problèmes potentiels qui peuvent survenir “, ajoute Joe.

Constitution d’une équipe résiliente : Une leçon de vie

Le travail d’équipe occupe une place prépondérante tout au long de la campagne simulée, soulignant qu’aucune tâche ne peut être accomplie seule. Comme le souligne Tiago, il est essentiel pour les opérations et la vie de la mission de savoir vers qui se tourner pour obtenir de l’expertise, des conseils et du soutien lors des prises de décision critiques.

Même si de telles pertes sont peu probables dans la pratique, la capacité des équipes à rester calmes et déterminées face à l’adversité et à reconnaître les ressources sur lesquelles s’appuyer sera déterminante pour le succès de la mission Euclid.

Une technologie précise au service de la compréhension du cosmos

L’objectif d’Euclid est de capter la faible lumière qui traverse le cosmos depuis 10 milliards d’années, afin de répondre à la question fondamentale : “De quoi l’univers est-il fait ? De quoi l’univers est-il fait ? L’énergie noire, qui représente près de 70 % de l’univers, et la matière noire, qui en représente environ 25 %, restent des énigmes. La matière que nous connaissons et que nous pouvons voir ne représente que 5 % du total.

Pour réaliser ses objectifs, les ingénieurs d’Euclid au centre de contrôle de la mission de l’ESA prendront soin de protéger le télescope de la lumière directe du soleil pendant et après le lancement. L’étalonnage et le pointage de l’engin spatial doivent être précis pour obtenir une excellent couverture visuelle.

Le Bullet Cluster est une paire d’amas de galaxies très étudiée, qui est entrée en collision frontale. L’un a traversé l’autre, comme une balle traverse une pomme. Dans le cas de l’amas Bullet, ce phénomène se produit dans notre ligne de mire, ce qui nous permet de voir clairement les deux amas. L’image optique prise par le télescope Magellan et le télescope spatial Hubble montre des galaxies en orange et en blanc à l’arrière-plan. Le gaz chaud, qui contient l’essentiel de la matière normale de l’amas, est visible sur l’image en rayons X de Chandra, qui montre le gaz chaud intra-amas (en rose). L’effet de lentille gravitationnelle, c’est-à-dire la distorsion des images d’arrière-plan par la masse de l’amas, révèle que la masse de l’amas est dominée par la matière noire (bleu), une forme de matière exotique abondante dans l’univers, dont les propriétés sont très différentes de celles de la matière normale. C’est la première fois que l’on observe une séparation nette entre la matière normale et la matière noire. Crédit : Rayons X : NASA/CXC/CfA/M.Markevitch, carte optique et de lentille : NASA/STScI, Magellan/U.Arizona/D.Clowe, Carte de lentille : ESO WFI

Du globe terrestre au point de Lagrange

Le satellite Euclid sera lancé de Cap Canaveral, en Floride, à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX, en direction du ” deuxième point de Lagrange “. Ce point stratégique équilibre les forces gravitationnelles du Soleil et de la Terre, ce qui permet d’obtenir une orbite stable où les objets peuvent tourner avec un moindre effort.

Des simulations permanentes au centre de contrôle de mission ESOC de l’ESA réunissent les équipes locales et scientifiques du centre technique ESTEC de l’ESA, de SpaceX, des stations au sol et de Thales Technology pour s’entraîner à toutes les étapes du voyage.

La détermination des équipes est alimentée par les difficultés et les victoires rencontrées lors des simulations, ce qui renforce leur volonté de révéler les secrets de l’univers alors que la mission Euclid s’apprête à entamer son voyage vers le cosmos.


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Lire la suite : Un regard sur l’exploration de données et l’apprentissage automatique.

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