ADN ancien : Bovins d’origine africaine

ADN ancien : Bovins d’origine africaine

Crédit: phys.org

Les bovins, désormais emblématiques dans la légende américaine, étaient absents du continent jusqu’à ce que les Espagnols les introduisent d’Europe via les îles Canaries. Une étude récente a analysé l’ADN ancien des colonies espagnoles des Caraïbes et du Mexique, révélant que des bovins originaires d’Afrique ont été importés au début de la colonisation, plus d’un siècle avant la documentation.

Bien que les archives historiques aient suggéré que quelques centaines de bovins européens ont été amenés, des soupçons ont émergé selon lesquels les Africains réduits en esclavage ont joué un rôle significatif et méconnu dans le développement de l’élevage de bovins, soutenus par les découvertes génétiques montrant l’hybridation avec des races africaines et asiatiques.

Les bovins africains sont arrivés aux Amériques au XIXe siècle, notamment le zébu bossu, les bovins n’dama du Sénégal et de la Gambie, ainsi que les bovins d’Asie du Sud-Est provenant de l’Inde. L’hybridation entre ces races a donné naissance à des types durables tels que le Senepol et l’American Brahman. Cependant, une question persiste : est-ce que ces archives marquent l’importation initiale de bovins non-européens ou une pratique continue mais non documentée ?

ADN ancien : Bovins d’origine africaine – Le puzzle

Résoudre ce puzzle nécessite l’analyse de l’ADN ancien provenant de bovins de l’époque coloniale préservés, une tâche poursuivie précédemment avec des résultats inconclusifs. Nicolas Delsol a rassemblé 21 os provenant de divers sites, dont Puerto Real en Hispaniola et des emplacements mexicains du XVIIe-XVIIIe siècle.

L’extraction d’ADN a permis des comparaisons avec des races modernes mondiales. Les séquences de bovins européens prédominaient, en particulier dans les spécimens de Puerto Real. Crucialement, six os mexicains contenaient des séquences présentes à la fois dans des races africaines et européennes du sud, compliquées par les échanges historiques entre l’Espagne et l’Afrique. Clarifier l’histoire nécessite de démêler les connexions génétiques complexes.

Une dent distincte à Mexico City

Une dent mexicaine unique révèle un ancien ADN mitochondrial africain, suggérant la présence de bovins 100 ans plus tôt.

De plus, les os montrent une diversité génétique croissante au fil du temps. Alors que les os plus anciens provenaient de sources européennes, les sites mexicains ultérieurs ont montré une ascendance de la péninsule ibérique et des bovins africains.

Collectivement, les découvertes suggèrent l’importation directe de bovins d’Afrique de l’Ouest par les colons espagnols dès les années 1600. L’élevage de bovins a façonné le paysage et la génétique des Amériques, améliorant la compréhension de l’histoire des bovins américains.


Lisez l’article original sur sciencedaily.

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