Malgré sa chaleur intense, Mercure pourrait abriter des glaciers polaires
Révéler la présence de glaciers souterrains au pôle nord de la brûlante planète Mercure peut sembler aussi improbable que la découverte d’une station de ski en Amazonie, pourtant une équipe de scientifiques de l’Institut des sciences planétaires affirme avoir découvert des preuves à l’appui de ce phénomène.
Mercure est connue pour sa chaleur extrême, étant la planète la plus proche du Soleil. Avec une température de surface atteignant 800 °F (230 °C) le jour, elle ne possède ni atmosphère ni champ magnétique, lui donnant l’apparence aussi désolée et aride que l’on puisse imaginer.
Les Glaciers Cachés au Pôle Nord de Mercure Défient les Croyances Initiales
Cependant, cette hypothèse pourrait ne pas être juste. Des glaciers cachés pourraient exister au pôle nord de Mercure, perdurant depuis plus d’un milliard d’années, avec des signes de leur existence révélés à la suite d’impacts d’astéroïdes ultérieurs.
L’équipe avance que les glaciers sont plus répandus dans le système solaire que ce qui était précédemment pensé, citant en exemple les glaciers de nitrogène découverts sur Pluton par la sonde spatiale lointaine New Horizons de la NASA. On estime que les glaciers sur Mercure ont pris naissance dans l’histoire ancienne de la planète, lorsque l’eau s’est infiltrée depuis son noyau lors d’une période d’activité volcanique. Lorsque cette eau a atteint la région polaire gelée du sous-sol, elle a créé des mers peu profondes interagissant avec des flux de sel, formant finalement des glaciers cachés, comme le suggèrent des modèles informatiques basés sur les données de l’orbiteur MESSENGER de la NASA.
Les températures souterraines persistamment froides remontent à une époque où le Mercure primitif possédait une atmosphère. Cette atmosphère protégeait les pôles du Soleil, permettant la formation d’eau liquide et la stabilisation ultérieure de régions gelées sous la surface.
Couches riches en substances volatiles (CRV) et Puits de Sublimation dans la Région Polaire de Mercure
Selon les découvertes de l’équipe, ces Couches Riches en Substances Volatiles (CRV) ont provoqué la formation de formations géologiques distinctes sous la forme de puits de sublimation. Ces puits sont des vestiges laissés lorsque la glace saline exposée s’est transformée en gaz au contact du vide de la surface de Mercure suite à des impacts d’astéroïdes. Notamment, ces puits ont été identifiés à l’intérieur de cratères mais pas à proximité immédiate de leurs rebords, corroborant l’hypothèse selon laquelle ils ont été mis à découvert par des impacts.
Si cette hypothèse s’avérait juste, elle pourrait avoir un impact sur la quête de vie extraterrestre, car ces glaciers salins pourraient offrir un habitat à certaines formes de vie microbienne. Bien que les conditions puissent être trop extrêmes pour les microbes typiques, elles pourraient potentiellement soutenir des extrêmophiles similaires à ceux trouvés dans des environnements spécifiques sur Terre, tels que le désert d’Atacama, la mer Morte et les sources chaudes.
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