L’immunothérapie offre un espoir pour les maladies cutanées auto-immunes
Les scientifiques ont découvert une méthode pour éliminer spécifiquement les cellules immunitaires “détrimentales” responsables des maladies auto-immunes de la peau, préservant ainsi les cellules “bénéfiques”. Cette percée pourrait ouvrir la voie à des traitements plus précis et durables pour des affections telles que le psoriasis et le vitiligo.
Dans notre peau, il existe des cellules immunitaires spécialisées conçues pour protéger contre les infections, lutter contre le cancer et faciliter la guérison. Ces cellules mémoires résidentes tissulaires (TRM) ont ce nom car, contrairement à d’autres cellules immunitaires, elles restent localisées dans les tissus cutanés et ne circulent pas dans le sang. Cependant, lorsqu’elles ne sont pas régulées de manière appropriée, les cellules TRM peuvent jouer un rôle dans des affections cutanées auto-immunes telles que le psoriasis et le vitiligo.
Révélation des Mécanismes de Contrôle Uniques des Cellules TRM Cutanées
Une étude récente, menée par des chercheurs de l’université de Melbourne et du Doherty Institute of Infection and Immunity, a mis en évidence les facteurs distinctifs qui régissent les différents types de cellules à mémoire résidant dans les tissus cutanés (TRM) dans des modèles animaux. Cette avancée leur confère la capacité d’éliminer sélectivement les cellules problématiques.
Simone Park, auteur principal et co-auteur correspondant de l’étude, explique : “Les cellules immunitaires spécialisées de notre peau sont diverses : beaucoup sont essentielles pour prévenir les infections et le cancer, mais d’autres jouent un rôle important dans la médiation de l’auto-immunité. Nous avons découvert des différences essentielles dans la manière dont les cellules T cutanées distinctes sont régulées, ce qui nous permet de modifier précisément le paysage immunitaire de la peau de manière ciblée.”
Aperçu des voies de signalisation et de l’élimination sélective chez la souris
Dans la peau humaine, il existe deux sous-ensembles cruciaux de cellules mémoires résidant dans les tissus (TRM) : les cellules CD8+ productrices d’interféron-gamma (TRM1), qui jouent un rôle antiviral et anticancéreux, et les cellules CD8+ sécrétrices d’interleukine-17 (TRM17). Bien que les deux puissent contribuer aux pathologies cutanées, les chercheurs ont observé que chez les souris, les cellules TRM1 et TRM17 suivent des voies de signalisation distinctes qui déterminent leur résidence dans les tissus cutanés. En outre, ils ont découvert qu’il était possible d’éliminer sélectivement les cellules TRM17 en ciblant les composants de leur voie de signalisation sans affecter leurs homologues TRM1.
Susan Christo, coauteur de l’étude, souligne que “la plupart des thérapies auto-immunes traitent les symptômes de la maladie au lieu de s’attaquer à la cause. Les traitements conventionnels des maladies de la peau touchent souvent toutes les cellules immunitaires sans distinction, ce qui signifie que nous pourrions également éliminer nos cellules T protectrices. Jusqu’à présent, nous ne savions pas comment distinguer les “mauvaises” cellules T de la peau des “bonnes” cellules protectrices. Grâce à cette recherche, nous avons découvert de nouvelles molécules qui nous permettent d’éliminer sélectivement les lymphocytes T pathogènes de la peau”.
Les chercheurs pensent que leurs découvertes pourraient ouvrir la voie à des thérapies plus précises et plus durables pour les maladies de la peau.
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