La pollution par la magnétite liée à la maladie d’Alzheimer
Différents problèmes de santé, dont le cancer du sein, des troubles du système immunitaire, l’ostéoporose, des affections cardiovasculaires et la démence, ont régulièrement été associés à la pollution de l’air en milieu urbain. Cependant, identifier les mécanismes précis par lesquels la pollution de l’air contribue directement à ces maladies constitue un défi majeur pour les chercheurs.
Pendant un certain temps, des études épidémiologiques ont révélé des liens entre la maladie d’Alzheimer et la pollution de l’air. Les personnes vivant dans des régions urbaines fortement polluées présentent souvent des incidences légèrement plus élevées de troubles neurodégénératifs.
Dévoiler le lien entre la pollution de l’air et la neurodégénérescence
Cindy Gunawan, la principale investigatrice d’une récente étude examinant les mécanismes sous-jacents à l’association entre la pollution de l’air et la neurodégénérescence, suggère que des facteurs environnementaux ou liés au mode de vie ont un impact significatif sur la plupart des cas de maladie d’Alzheimer avancée. Gunawan s’intéresse particulièrement à un composant spécifique de la pollution de l’air.
Gunawan a mentionné : « Des recherches antérieures suggèrent que les individus résidant dans des régions avec des niveaux élevés de pollution de l’air présentent un risque accru de maladie d’Alzheimer. De plus, des concentrations plus élevées de magnétite, un composé d’oxyde de fer magnétique, ont été détectées dans le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Néanmoins, cette étude marque la première tentative d’explorer si la présence de particules de magnétite dans le cerveau est corrélée aux symptômes de la maladie d’Alzheimer. »
Dévoiler le rôle de la magnétite dans la pollution cérébrale
En 2016, une étude importante a introduit une hypothèse frappante concernant les particules de magnétite dans le cerveau humain. En analysant des échantillons de tissus cérébraux de 37 personnes décédées, la recherche a révélé une abondance de particules de magnétite dans les tissus du cortex frontal, provenant principalement de la pollution. Contrairement à la magnétite formée naturellement, les particules de pollution de l’air présentaient une structure distincte. De manière remarquable, les particules dérivées de la pollution de l’air dépassaient en nombre celles d’origine naturelle dans la plupart des cerveaux humains, avec un ratio de 100 pour un.
Une hypothèse suggère que le magnétite dans la pollution de l’air pourrait augmenter significativement le risque de maladie d’Alzheimer.
Comprendre l’exposition du cerveau à la magnétite
Kristine McGrath, co-auteure de l’étude de l’Université de technologie de Sydney, explique que la magnétite, un polluant atmosphérique courant issu de processus de combustion tels que les gaz d’échappement des véhicules et les centrales électriques au charbon, peut pénétrer dans le cerveau par inhalation.
En utilisant des souris prédisposées à la maladie d’Alzheimer, les chercheurs ont examiné les effets d’une exposition prolongée à la magnétite, au fer et à la pollution diesel. Ils ont découvert que, bien que toutes les expositions à la pollution aient des impacts négatifs, la magnétite conduisait spécifiquement à une augmentation de l’anxiété, du stress, de la perte de cellules neuronales, de l’inflammation et du stress oxydatif, des signes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
En conclusion, ces résultats viennent s’ajouter aux preuves montrant les dommages de la pollution de l’air sur le cerveau, suggérant que les niveaux de magnétite devraient faire partie des nouvelles normes de qualité de l’air. Cependant, il est important de noter que tous ces polluants nocifs proviennent des mêmes sources : les émissions des véhicules et les centrales électriques au charbon.
Lire l’article original sur : New Atlas
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