Injection de soufre, dangers potentiels

Injection de soufre, dangers potentiels

Crédit : Pixabay

Alors que les indicateurs climatiques se détériorent, les demandes de solutions technologiques radicales se renforcent. Pourtant, de nombreuses études révèlent de manière constante que l’adoption de la géo-ingénierie forcée comporte des conséquences significatives et périlleuses.

Une nouvelle recherche met en garde contre les conséquences potentielles de l’injection de particules de sulfate dans l’atmosphère dans le but de reproduire les effets de refroidissement des éruptions volcaniques en réfléchissant la lumière du soleil. Si ces particules ne se dispersent pas efficacement, elles pourraient aggraver le réchauffement et entraîner des irrégularités climatiques encore plus graves que les émissions de gaz à effet de serre habituelles.

Dans leur étude, Elia Wunderlin, scientifique atmosphérique, et ses collègues de l’ETH Zürich soulignent que certains résultats néfastes d’une telle injection pourraient rivaliser avec les impacts du changement climatique lui-même dans des régions spécifiques.

Simuler les aérosols de sulfate dans la stratosphère équatoriale

En utilisant des modèles climatiques de chimie des aérosols et des principes de microphysique, l’équipe a simulé le comportement des aérosols de sulfate s’ils étaient introduits dans la stratosphère au-dessus des latitudes équatoriales, précédemment identifiées comme un emplacement idéal en raison de la suspension prolongée des aérosols.

Leurs résultats indiquent une diminution de l’efficacité du refroidissement avec l’augmentation des quantités injectées. Après avoir atteint un nouvel équilibre environ deux à trois ans après l’injection, la présence de particules de soufre dans l’atmosphère pourrait potentiellement entraîner un refroidissement de surface d’environ 1°C.

Cependant, un réchauffement significatif est prévu dans la basse stratosphère tropicale en raison de l’absorption de la chaleur à ondes longues émise par la surface de la Terre par le sulfate.

(shoo_arts/iStock/Getty Images Plus)

Si les émissions de gaz à effet de serre continuent leur trajectoire ascendante pendant cette période (sans signe de ralentissement humain), les modèles météorologiques dans l’hémisphère nord devraient connaître une extrémité accrue pendant l’hiver, modifiant ainsi l’interaction entre la stratosphère et la troposphère, deux couches atmosphériques intégrales.

“Nous démontrons que ce réchauffement affecte significativement le gradient de température méridional dans la stratosphère, entraînant des altérations des vents zonals, de la couche d’ozone et du transport de la vapeur d’eau depuis la troposphère”, expliquent Wunderlin et ses collègues, notant en outre que ces modifications pourraient dépasser celles induites par les émissions de gaz à effet de serre incontrôlées.

Déplacement potentiel des aérosols

De plus, l’augmentation des concentrations d’aérosols dans la stratosphère pourrait entraîner un changement dans le déplacement des substances atmosphériques, y compris les aérosols, d’un cycle annuel à un cycle biannuel.

Les simulations ont révélé que l’augmentation de l’épaisseur de la couche d’aérosols dans la stratosphère entraîne une diminution des vents stratosphériques, prolongeant ainsi la période naturelle de cycle.

“Cela met en évidence la capacité des aérosols à influencer leurs propres voies de transport et la durée de leur résidence dans la stratosphère”, affirment les chercheurs.

Les répercussions d’un tel changement dans le modèle de cycle auraient des implications significatives sur les schémas météorologiques, potentiellement en augmentant le risque d’inondations en Europe.

L’équipe propose d’explorer des aérosols alternatifs pour atténuer certains de ces problèmes, tels que le diamant, qui ne absorbe pas la chaleur de la surface de la Terre, ou le calcite, qui ne perturbe pas la couche d’ozone.

“Cependant, ces alternatives peuvent présenter des défis imprévus qui nécessitent une enquête approfondie”, conseillent-ils.

Les risques de géo ingénierie forcée

Leurs découvertes contribuent à un corpus croissant de recherches soulignant les dangers associés à la géoingénierie forcée, notamment la diminution de la couche d’ozone, les altérations des schémas de précipitations mondiaux et des perturbations supplémentaires des écosystèmes.

En revanche, une forme de géoingénierie présente des risques considérablement moindres et offre des avantages assurés : la restauration des écosystèmes naturels. Cette approche offre un immense potentiel pour la stabilisation du climat sans introduire d’incertitudes et de risques extrêmes.

Malgré sa fiabilité et sa sécurité, cette option semble attirer beaucoup moins d’attention, de publicité et de soutien financier.

Indépendamment des stratégies futures, il est impératif de passer à des énergies non fossiles pour faire face à notre crise climatique. Cependant, la consommation de combustibles fossiles continue d’augmenter, et les entreprises bénéficiant de financements publics enregistrent des profits records.


“Lire l’article original sur : Science Alert

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