L’aspirine et le cancer colorectal

L’aspirine et le cancer colorectal

Les scientifiques pensent que l’aspirine aide à activer davantage de cellules immunitaires pour combattre efficacement la croissance du cancer. Crédit : Pixabay

Environ 29 millions de personnes aux États-Unis prennent régulièrement de l’aspirine pour prévenir les maladies cardiovasculaires. Malgré les préoccupations concernant les risques accrus de saignements avec l’âge, des découvertes récentes suggèrent que l’aspirine pourrait également stimuler le système immunitaire pour combattre certains cancers.

Des études récentes ont indiqué qu’une utilisation régulière et à long terme d’aspirine à faible dose pourrait améliorer les résultats pour les patients atteints de cancer colorectal (CCR).

Cependant, la raison spécifique de l’impact ciblé de l’aspirine sur la croissance et la propagation du CCR est restée floue, et la collecte de données à long terme sur ses effets a posé des défis aux chercheurs.

L’étude de Harvard met en lumière le potentiel de l’aspirine dans la prévention des cancers colorectal et gastro-intestinal

Une étude précédente menée par Harvard a révélé que l’utilisation régulière d’aspirine pourrait potentiellement prévenir près de 11 % des cancers colorectaux et 8 % des cancers gastro-intestinaux diagnostiqués chaque année aux États-Unis.

Des chercheurs italiens ont approfondi cette question en examinant les dossiers cliniques et pathologiques des patients atteints de cancer colorectal traités à l’unité de chirurgie générale de Padoue, en Italie, entre 2015 et 2019. Sur les 238 patients étudiés, 31 (13 %) étaient des utilisateurs réguliers d’aspirine, prenant 100 mg du médicament quotidiennement.

Ces patients, appelés cohorte METACCRE, ont subi une analyse histologique axée sur les lymphocytes infiltrant la tumeur (TILs), l’immunohistochimie et les données de mutation. Un sous-groupe, appelé cohorte IMMUNOREACT1, s’est concentré spécifiquement sur l’immunohistochimie et la cytométrie en flux.

En résumé, la recherche a révélé que la prise régulière d’aspirine semblait réduire la propagation du cancer et augmenter la présence de lymphocytes infiltrant la tumeur, des cellules immunitaires capables d’identifier et de détruire les cellules cancéreuses.

Réponse immunitaire renforcée

Parmi le sous-groupe IMMUNOREACT1 de 130 patients (dont 14 étaient des utilisateurs d’aspirine), ceux prenant de l’aspirine ont présenté des niveaux significativement plus élevés de CD80 épithélial, une protéine vitale pour l’activation des cellules immunitaires anti-cancéreuses.

Le Dr Marco Scarpa, investigateur principal de l’Université de Padoue, a commenté : « Notre étude révèle un mécanisme supplémentaire pour la prévention ou le traitement du cancer par l’aspirine, au-delà de ses effets anti-inflammatoires connus ».

Il est à noter que le sous-groupe IMMUNOREACT1 a été choisi car le tissu rectal est le moins affecté par l’aspirine par rapport au CRC. Les résultats positifs dans la muqueuse rectale saine indiquent qu’une réponse immunitaire similaire semble se produire même avec la biodisponibilité limitée de l’aspirine.

Les patients prenant de l’aspirine ont montré une réduction du ratio neutrophiles-lymphocytes, ce qui est bénéfique pour réduire la morbidité et améliorer les résultats du traitement du cancer.

Prévention et immunothérapie potentielle contre le cancer colorectal

Bien que nous ne comprenions pas entièrement les mécanismes exacts, l’aspirine semble renforcer la capacité du système immunitaire à détecter et combattre les cellules du cancer colorectal (CCR). Cela pourrait potentiellement en faire un outil utile à la fois en tant que mesure préventive et en tant que traitement immunothérapeutique dans les soins du cancer.

Cette découverte pourrait inciter les chercheurs à réévaluer la manière dont ils administrent l’aspirine pour garantir son efficacité ciblée.

Le Dr Scarpa a noté : « L’aspirine est principalement absorbée dans le côlon par diffusion passive. Son absorption dépend de la concentration le long de l’intestin, et le rectum peut avoir des concentrations plus faibles d’aspirine administrée par voie orale par rapport à d’autres parties du côlon. Pour exploiter ses effets anticancer colorectal, nous devons explorer des moyens de garantir que l’aspirine atteigne la région colorectale en doses suffisantes pour être efficace. »


Lisez l’article original sur : New Atlas

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