Troubles prémenstruels liés à risque accru de décès tragique

Troubles prémenstruels liés à risque accru de décès tragique

Crédit : Pixabay

Les menstruations entraînent souvent un inconfort alors que l’utérus se prépare à se débarrasser de son revêtement. Cependant, pour certaines personnes, les effets peuvent être sévères.

Environ 5 à 8 pour cent des femmes endurent des symptômes modérés à graves qui affectent significativement leur vie quotidienne, leur bien-être mental et leur fonctionnement normal.

Ces conditions, connues sous le nom de troubles prémenstruels (TPM), touchent des millions de femmes dans le monde entier. Étonnamment, on comprend peu leurs effets à long terme.

Une récente étude observationnelle nationale menée en Suède révèle que les femmes diagnostiquées avec des troubles prémenstruels (TPM) encourent un risque accru de suicide.

En fait, elles sont plus de deux fois plus susceptibles de mourir par suicide que les femmes sans TPM. Cette statistique alarmante souligne le besoin urgent de recherches supplémentaires sur les TPM et d’un meilleur soutien pour les personnes concernées.

L’étude souligne le risque de suicide accru chez les jeunes femmes souffrant de TPM

Dirigée par Marion Opatowski, l’étude suggère que les femmes atteintes de TPM ne présentent pas un risque global plus élevé de mortalité précoce, mais ont un risque accru de suicide, surtout parmi les jeunes femmes.

Cela souligne l’importance d’une surveillance vigilante et du développement de stratégies de prévention du suicide pour toutes les femmes atteintes de TPM.

En moyenne, les personnes qui ont leurs règles subissent environ 480 cycles menstruels tout au long de leur vie, généralement sur un cycle d’une durée de 23 à 38 jours. La phase prémenstruelle s’étend sur environ une semaine avant le début des menstruations, constituant environ un quart du cycle total.

Cette durée prolongée entraîne un temps significatif passé à éprouver des symptômes prémenstruels, en particulier pour les personnes atteintes de TPM. Parmi ces troubles, le trouble dysphorique prémenstruel se distingue par ses symptômes sévères, notamment une dépression intense, de l’anxiété, de la colère et des sautes d’humeur.

La recherche explore le lien entre les troubles prémenstruels et la mortalité à travers une étude de cohorte

Des recherches antérieures ont indiqué que les femmes souffrant de troubles prémenstruels (TPM) présentent un risque accru de blessures accidentelles et sont plus susceptibles de manifester des comportements suicidaires. À la recherche d’informations plus approfondies, Opatowski et son équipe se sont penchées sur le lien entre les TPM et la mortalité à travers une étude de cohorte.

Ce type d’étude implique le suivi d’un groupe spécifique de personnes au fil du temps pour observer les changements au sein de cette population.

En utilisant divers registres de population suédois, ils ont surveillé les résultats de mortalité pour 67 748 femmes diagnostiquées avec des TPM entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2018. Chaque patiente a été assortie de manière aléatoire avec cinq femmes sans TPM, ce qui a donné un total de 406 488 femmes.

Par la suite, ils ont examiné les taux de mortalité et les causes de décès au sein de ces groupes. Les femmes atteintes de TPM représentaient 367 décès, soit un taux de 8,4 décès pour 10 000 personnes-années.

En revanche, les femmes sans TPM ont connu 1 958 décès, ce qui donne un taux de 9,1 décès pour 10 000 personnes-années.

Les femmes souffrant de TPM courent un risque plus élevé de décès non naturels, en particulier d’accidents et de suicide

Dans l’ensemble, les femmes diagnostiquées avec des TPM n’ont pas présenté un risque de mortalité plus élevé. Cependant, elles ont fait face à un risque accru de décès d’origine non naturelle, en particulier les accidents et le suicide.

L’incidence du suicide chez les femmes atteintes de TPM était de 2,3 décès pour 10 000 personnes-années, tandis que chez celles sans TPM, elle était de 1,06 décès pour 10 000 personnes-années.

Des recherches antérieures ont montré un lien fort entre les troubles prémenstruels (TPM) et les conditions psychiatriques, souvent liées à des taux de mortalité plus élevés. Malgré l’ajustement de cette connexion, le risque accru persiste.

L’objectif principal de l’étude était de déterminer si une telle association existait pour n’importe quelle cause de décès, sans examiner les raisons sous-jacentes.

De manière intéressante, les femmes atteintes de TPM présentaient un risque plus faible de décès d’origine cardiovasculaire. Cela pourrait être dû à un suivi médical plus fréquent ou aux effets de médicaments tels que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, couramment utilisés pour les TPM, ou la thérapie de remplacement hormonal.

Une enquête plus approfondie est nécessaire pour comprendre les mécanismes sous-jacents de la corrélation et pour identifier des mesures préventives.


Lisez l’article original sur : Science Alert

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