La sérotonine influence la négativité
Selon une nouvelle étude publiée dans Nature Communications, augmenter les niveaux de sérotonine peut modifier la façon dont les gens apprennent à partir d’informations négatives et améliorer leur réponse à celles-ci.
Des chercheurs du Département de psychiatrie de l’Université d’Oxford et du National Institute of Health and Care Research (NIHR) Oxford Health Biomedical Research Center (OH BRC) ont découvert que l’augmentation des niveaux de sérotonine réduit la sensibilité aux résultats négatifs, comme la perte d’argent dans un jeu, sans affecter de manière significative la sensibilité aux résultats positifs, tels que le gain d’argent.
Un médicament augmentant la sérotonine a été testé sur 26 participants contre un groupe témoin de 27 personnes.
L’étude a impliqué 26 participants qui ont reçu un médicament augmentant la sérotonine, tandis que 27 autres ont formé un groupe témoin. Les deux groupes ont effectué des tâches conçues pour mesurer l’apprentissage et le contrôle comportemental, avec des modèles de pointe analysant leur comportement.
Les résultats ont montré que des niveaux plus élevés de sérotonine amélioraient la capacité des participants à contrôler leur comportement, surtout en réponse à des informations négatives, et amélioraient également différents types de mémoire. Michael Colwell, auteur principal de l’étude, a déclaré : « Ces résultats apportent un nouvel éclairage sur la façon dont la sérotonine façonne le comportement humain, notamment dans des environnements négatifs. Nous pensons qu’ils peuvent offrir des perspectives importantes sur les causes et le traitement de la dépression. »
Au lieu d’utiliser des antidépresseurs traditionnels comme les ISRS, les chercheurs ont employé un nouvel agent de libération sélective de la sérotonine, actuellement utilisé pour traiter le syndrome de Dravet, afin d’augmenter directement les niveaux de sérotonine dans le cerveau.
Clarification du rôle de la sérotonine dans le comportement humain après des décennies d’incertitude
La professeure Catherine Harmer, professeure de neurosciences cognitives à l’Université d’Oxford et responsable du thème sur les thérapies contre la dépression au OH BRC, a souligné que malgré près d’un siècle de recherche, notre compréhension de l’effet de la sérotonine sur le comportement humain est restée floue et souvent débattue.
« Cette étude offre de nouvelles perspectives passionnantes sur le rôle de la sérotonine chez l’homme. Elle révèle que la sérotonine, souvent associée à la dépression et aux effets des antidépresseurs, joue un rôle plus important dans le traitement des expériences négatives plutôt que dans l’amélioration des réponses positives. La sérotonine est souvent appelée le “produit chimique du bonheur”, mais il serait peut-être plus juste de la considérer comme le “produit chimique du pas si mal” », a-t-elle déclaré.
La professeure Susannah Murphy, professeure associée à l’Université d’Oxford, a ajouté : « En manipulant directement les niveaux de sérotonine dans le cerveau, cette étude éclaire certaines des fonctions principales de cette substance chimique cruciale chez l’homme. Nos résultats mettent en lumière le rôle essentiel que joue la sérotonine dans les processus cognitifs complexes, tels que notre capacité à contrôler les comportements indésirables. Cette recherche approfondit notre compréhension des raisons pour lesquelles les médicaments qui modifient les niveaux de sérotonine sont des traitements efficaces pour diverses affections de santé mentale, y compris la dépression, l’anxiété et le trouble obsessionnel-compulsif. »
Lisez l’article original sur : Science Alert
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