Dommages irréversibles si réchauffement > 1,5°C

Dommages irréversibles si réchauffement > 1,5°C

Crédit : Pixabay

Le climat mondial est à un moment critique, avec des résultats incertains. Un nouveau modèle climatique indique que dépasser l’objectif principal de l’Accord de Paris sur le réchauffement climatique pourrait déclencher une série de points de basculement, rendant la reprise extrêmement difficile, voire impossible.

Sur notre trajectoire climatique actuelle, il y a jusqu’à 45 % de chances de dépasser l’un des quatre points de basculement critiques d’ici 2300.

Ces résultats interviennent à un moment crucial de la crise climatique. L’année dernière, chaque jour a vu des températures dépasser de 1°C les niveaux préindustriels, nous rapprochant dangereusement du seuil de 1,5°C de l’Accord de Paris.

Certains experts estiment que nos actions dans les années à venir détermineront si nous restons dans cette limite, tandis que d’autres affirment que nous l’avons déjà dépassée.

Étude explore quatre points de basculement critiques dans le système climatique de la Terre

L’étude, dirigée par Tessa Möller et Annika Ernest Högner à l’Université de Potsdam, examine quatre points de basculement potentiels : l’effondrement du principal système de courants de l’océan Atlantique, la forêt amazonienne, la calotte glaciaire du Groenland et la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental.

Des avertissements récents suggèrent que le système de courants de l’Atlantique pourrait s’effondrer d’ici 2050, et la calotte glaciaire du Groenland est dangereusement proche d’un point de basculement. De plus, la forêt amazonienne pourrait déjà contribuer davantage au réchauffement climatique qu’elle ne le compense, potentiellement en modifiant le système climatique de manière dévastatrice.

La probabilité de franchir l’un de ces seuils critiques est appelée le « risque de basculement ».

Les auteurs de l’étude déclarent : « Nous constatons que le risque de basculement d’ici 2300 augmente avec chaque 0,1°C supplémentaire au-dessus de 1,5°C et s’accélère considérablement pour un réchauffement maximal au-dessus de 2,0°C. »

Les décisions actuelles façonnent le climat futur

Bien que ces projections portent sur un avenir lointain, nos actions actuelles définiront le cap. Les résultats soulignent l’importance de respecter l’Accord de Paris et de maintenir le réchauffement bien en dessous de 2°C, même si l’objectif de 1,5°C est dépassé.

Si les températures mondiales dépassent temporairement 1,5°C, nous pourrions atteindre un point de non-retour. Un point de basculement pourrait en déclencher d’autres comme des dominos, et il est incertain si ces seuils peuvent être inversés ou ralentis.

Möller, Högner et leur équipe ont utilisé un modèle conceptuel tenant compte de cette complexité pour évaluer les risques de basculement à court terme (d’ici 2100), à moyen terme (d’ici 2300) et à long terme (après 50 000 ans).

À l’allure actuelle du réchauffement, les modèles prédisent qu’en 2300, le risque de basculement pourrait atteindre 45 %, et à long terme, il pourrait presque doubler pour atteindre 76 %. Et cela ne prend en compte que quatre points de basculement.

Bien que les auteurs reconnaissent une « incertitude considérable » dans les modèles climatiques actuels, il est essentiel que les scientifiques continuent de prédire les conséquences du dépassement de nos objectifs climatiques.

L’équipe de recherche internationale explique que la nature transitoire d’un dépassement pourrait offrir une brève fenêtre pour contrer les émissions humaines par des interventions rapides et stabiliser les calottes glaciaires avant que le basculement ne devienne irréversible.

Atteindre des émissions nettes nulles de gaz à effet de serre d’ici 2100 sera « primordial pour minimiser le risque de basculement à long terme », souligne l’équipe. La stabilité du système climatique de notre planète est en jeu.


Lire l’article original sur :  Science Alert

Lire la suite :  Major Meta-Study Confirms the Effectiveness of Carbon Pricing

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