Le médicament contre l’épilepsie réduit l’apnée de 50 %
Un médicament couramment utilisé pour traiter l’épilepsie chez les enfants pourrait détenir la clé pour améliorer la vie de millions de personnes souffrant d’apnée du sommeil, une étude clinique ayant montré des résultats remarquables dans la réduction des symptômes et l’amélioration de la vigilance diurne.
Les bienfaits inattendus du Sulthiame
Le Sulthiame, commercialisé sous le nom d’Ospolot, est généralement prescrit pour traiter l’épilepsie infantile. Cependant, lors d’un essai randomisé en double aveugle impliquant 298 patients souffrant d’apnée obstructive du sommeil (AOS), il a montré des avantages significatifs pour ceux qui ne tolèrent pas les appareils CPAP ou les dispositifs oraux.
Jan Hedner a expliqué que bien que le traitement standard de l’AOS utilise une machine pour maintenir les voies respiratoires ouvertes, de nombreuses personnes éprouvent des difficultés à l’utiliser à long terme. Cela met en lumière la nécessité de traitements alternatifs et d’une meilleure compréhension des mécanismes de l’AOS pour des soins personnalisés.
Conception et méthodes de l’essai
L’essai, mené dans 28 centres médicaux en Espagne, France, Belgique, Allemagne et République tchèque, a divisé les participants en quatre groupes : trois recevant différentes doses de sulthiame (100 mg, 200 mg ou 300 mg) et un recevant un placebo. Chaque participant a subi une polysomnographie au début de l’étude, puis à quatre et douze semaines. Ce test a mesuré des paramètres clés liés au sommeil, notamment les schémas respiratoires, la saturation en oxygène, la fréquence cardiaque et l’activité cérébrale.
Les résultats ont montré que les utilisateurs de sulthiame ont connu moins de perturbations respiratoires et des niveaux d’oxygène plus élevés. Ils ont également rapporté une amélioration de la vigilance diurne.
Bien que peu courant, l’utilisation du sulthiame pour traiter l’apnée du sommeil est efficace, car il stimule les muscles des voies respiratoires supérieures.
En utilisant l’indice AHI3a pour suivre les interruptions respiratoires, les chercheurs ont constaté que ceux sous la dose la plus élevée de sulthiame avaient près de 40 % de pauses respiratoires en moins. Le groupe à dose moyenne a observé une réduction de 34,8 %, tandis que le groupe à faible dose a vu une diminution de 17,8 %.
L’indice AHI4 a montré que le sulthiame a réduit les perturbations respiratoires d’environ 50 %, tout en améliorant de manière significative la saturation en oxygène.
Les participants ont signalé des effets secondaires tels que des sensations de picotements, des maux de tête, de la fatigue et des nausées, bien que ces effets aient été d’intensité légère à modérée.
Potentiel pour de nouvelles options de traitement
Le Sulthiame a réduit les symptômes de l’apnée obstructive du sommeil (AOS), tels que les interruptions respiratoires nocturnes et la somnolence diurne, a déclaré Hedner. « Cela suggère qu’il pourrait être une option de traitement efficace pour ceux qui ne peuvent pas utiliser les thérapies mécaniques existantes. »
Hedner a noté que d’autres recherches sont nécessaires malgré les résultats prometteurs présentés au Congrès de la Société Européenne de Respiratoire.
Il a ajouté qu’une étude de phase III est nécessaire pour confirmer les bénéfices respiratoires du sulthiame chez un plus grand nombre de patients atteints d’AOS.
L’AOS n’est pas simplement un problème de ronflement, mais peut entraîner des problèmes de santé graves si elle n’est pas traitée. Les traitements actuels sont souvent invasifs et ne conviennent pas à tout le monde.
Conseils professionnels sur le ronflement
Le professeur Sophia Schiza, responsable de l’assemblée sur les troubles respiratoires du sommeil de l’ERS, a conseillé de consulter un médecin si le ronflement est accompagné de réveils fréquents, de fatigue diurne ou de somnolence. L’apnée obstructive du sommeil (AOS) augmente le risque d’hypertension, de maladies cardiaques et de troubles métaboliques. Bien que cette étude ne l’implique pas directement, elle offre de l’espoir pour de nouveaux traitements comme le sulthiame lorsque les options actuelles échouent.
Elle a conclu : « Il est encourageant de voir émerger des traitements médicamenteux, mais nous avons besoin de recherches supplémentaires pour comprendre leurs effets à long terme et les bénéfices potentiels, comme la réduction de la pression artérielle ou la prévention des maladies cardiovasculaires chez les patients atteints d’AOS. »
Lisez l’article original sur : New Atlas
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