Preuves de l’embaumement à long terme en France

Preuves de l’embaumement à long terme en France

Enterrement individuel ML2021 trouvé dans le chevet de la chapelle en 2021. (a) Photo in situ © H. Gaillard ; (b) Marques d’embaumement sur le crâne ; (c) Marques sur l’humérus droit (vue antero-médiale) ; (d) Marques sur le tibia gauche (vue antérieure) © C. Partiot et M. Bessou. Crédit : Scientific Reports (2024). DOI : 10.1038/s41598-024-78258-w

Une équipe de bioarchéologues de l’Institut archéologique autrichien, de l’Université de Bordeaux et d’Aix-Marseille Université a découvert des preuves qu’une famille aristocratique en France a embaumé ses proches décédés pendant près de deux siècles. Leurs découvertes, publiées dans Scientific Reports, marquent la première découverte de ce genre.

Bien que les pratiques d’embaumement aient été documentées dans l’Égypte ancienne et certaines régions d’Amérique du Sud, cette nouvelle recherche révèle des méthodes similaires utilisées par une famille aristocratique française du début du XVIe siècle à la fin du XVIIe siècle.

Les chercheurs ont découvert que l’objectif des embaumeurs n’était pas la préservation à long terme, mais plutôt de maintenir les corps suffisamment longtemps pour les cérémonies funéraires appropriées.

L’étude des restes squelettiques révèle des pratiques d’embaumement uniques au Château des Milandes

Cependant, les chercheurs ont étudié les restes squelettiques de 12 individus enterrés dans une crypte commune au Château des Milandes, utilisée par la famille Caumont pendant près de deux siècles. En effet, ils ont découvert environ 2 000 fragments d’os, appartenant à sept adultes et cinq enfants, tous ayant été embaumés de manière similaire.

(a) Localisation du Château des Milandes à Castelnaud-la-Chapelle, Dordogne, France. Carte : OpenStreetMap; (b) Vue aérienne du Château des Milandes (à gauche) et de la chapelle (à droite), © D. Castex ; (c) Carte de la chapelle, modifiée d’après la carte de F. Mandon (service archéologique Atemporelle). En gris : élévations datant de la seconde moitié du XVe siècle ; en jaune : élévations datant du début du XVIe siècle ; en bleu : crypte datant de la seconde moitié du XVIe siècle ; en violet : enterrement individuel ML2021 ; (d) Entrée de la crypte dans la chapelle, © F. Mandon ; (e) Intérieur de la crypte, détails © F. Mandon. Crédit : Scientific Reports (2024). DOI : 10.1038/s41598-024-78258-w

Retrait des organes et traitement aromatique

Les chercheurs ont découvert que le processus d’embaumement impliquait le retrait de tous les organes internes, y compris le cerveau, les crânes étant proprement ouverts pour être remplacés plus tard. Le corps était ensuite soigneusement lavé et rempli d’un mélange d’embaumement à base de baume et d’autres substances aromatiques.

De plus, l’équipe a observé que cette méthode correspondait étroitement à la description donnée par le chirurgien français Pierre Dionis dans son manuel d’autopsie de 1708. Ils ont également noté que la même technique d’embaumement était appliquée aux enfants comme aux adultes, et qu’elle avait été transmise de génération en génération.

En conclusion, cette découverte est la première de ce genre, car l’embaumement répété des membres d’une même famille est rare dans le monde. Cependant, les chercheurs suggèrent que cette pratique de longue date témoigne de la richesse et du statut social élevé de la famille Caumont.


Lisez l’article original sur : Phys Org

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