Io n’est pas alimentée par un océan de magma global

Io n’est pas alimentée par un océan de magma global

Crédit : Pixabay

Io, lune de Jupiter, est le corps le plus volcanique du Système solaire, avec environ 400 volcans et d’immenses coulées de lave à sa surface. Cependant, une étude récente suggère que cette activité volcanique n’est pas alimentée par un océan de magma global sous sa croûte, contrairement aux théories précédentes.

Une nouvelle étude révèle que l’activité volcanique est alimentée par des chambres de magma disséminées.

À l’aide des données de la sonde Juno de la NASA, combinées aux mesures gravitationnelles et aux informations historiques sur les déformations tidaliennes d’Io, une équipe de recherche internationale a conclu que les volcans de la lune sont alimentés par des chambres de magma disséminées dans un manteau principalement solide.

Cette découverte remet en question les hypothèses antérieures selon lesquelles un océan de magma massif, couvrant toute la lune, serait responsable du volcanisme d’Io. Elle suggère plutôt un intérieur principalement solide, redéfinissant ainsi notre compréhension du fonctionnement de l’activité volcanique. Étant donné que les océans de magma sont censés avoir joué un rôle dans le développement précoce de nombreux corps célestes, y compris la Lune de la Terre, ces résultats pourraient également entraîner une réévaluation des théories sur la formation et l’évolution des planètes.

Illustration de l’artiste montrant la structure interne d’Io : un manteau principalement solide (nuances de vert), avec un magma substantiel (jaunes et oranges), surmontant un noyau liquide (rouge/noir). (NASA/Caltech-JPL/SwRI)

Galilée a observé Io pour la première fois en 1610, mais Linda Morabito, une scientifique du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA, a confirmé sa nature volcanique en 1979 lorsqu’elle a identifié un panache volcanique dans des images prises par Voyager 1.

Comprendre les sources volcaniques d’Io

Depuis la découverte de Morabito, les scientifiques planétaires se sont interrogés sur la manière dont la lave sous la surface d’Io alimente ses volcans, explique Scott Bolton, physicien spatial du Southwest Research Institute à San Antonio. Y avait-il un océan peu profond de magma en fusion sous la surface, ou les sources des éruptions étaient-elles plus localisées ? Grâce aux survols rapprochés de Juno, nous avons enfin des données qui offrent un aperçu de la manière dont cette lune ardente fonctionne.

Io effectue une orbite autour de Jupiter toutes les 42,5 heures, subissant d’énormes forces gravitationnelles qui déforment la lune par flexion tidal. Ce phénomène génère une chaleur interne immense.

Cependant, les déformations tidaliennes révélées dans l’étude ne sont pas suffisamment significatives pour soutenir l’existence d’un océan de magma global, en particulier près de la surface. Des recherches antérieures suggèrent qu’une telle caractéristique produirait une signature gravitationnelle bien plus grande.

Cette flexion tidal constante génère une énergie extraordinaire, suffisante pour fondre certaines parties de l’intérieur d’Io, note Bolton. Mais si un océan de magma global existait, sa déformation tidal serait bien plus importante que ce que nous avons observé dans une structure principalement solide.

Éruptions et coulées de lave

Les éruptions d’Io peuvent produire des coulées de lave s’étendant sur des centaines de kilomètres, et sa surface—comparée à une pizza—présente des taches vibrantes de silicates et de dioxyde de soufre dues à l’activité volcanique continue. Cette lune dynamique et montagneuse est dans un état constant de transformation.

Au-delà d’une observation plus proche d’Io, cette recherche offre des aperçus précieux sur l’impact de la flexion tidal sur les intérieurs des lunes et des planètes. Ces découvertes pourraient influencer les futures investigations de corps célestes, y compris les lunes de Saturne, Encelade et Europe, ainsi que les exoplanètes et super-Terres.

Cette étude enrichit notre compréhension de la flexion tidal et de ses effets sur les intérieurs planétaires, déclare Ryan Park, ingénieur astronautique au Jet Propulsion Laboratory de la NASA. Les implications s’étendent aux lunes et planètes au-delà de notre Système solaire, nous offrant une perspective plus large pour les explorations futures.


Lire l’article original sur :  Science Alert

Lire la suite : Scitke

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