Des cœurs capables de s’auto-réparer ?

Des cœurs capables de s’auto-réparer ?

Crédit : Pixabay

Une nouvelle étude révèle qu’une thérapie appropriée peut considérablement améliorer les capacités d’auto-réparation du cœur après une insuffisance cardiaque, lui conférant potentiellement des pouvoirs régénératifs dépassant ceux d’un cœur en bonne santé.

Selon une équipe internationale de chercheurs, cette découverte pourrait ouvrir la voie à des traitements favorisant la récupération des cœurs endommagés, bien que la raison exacte de cette amélioration reste incertaine.

“Les résultats indiquent qu’il pourrait exister un mécanisme inexploité pour activer le système naturel de réparation du cœur”, déclare Olaf Bergmann, biologiste moléculaire à l’Institut Karolinska en Suède.

L’étude a suivi la récupération de 52 patients atteints d’insuffisance cardiaque, dont 28 ayant reçu un dispositif d’assistance ventriculaire gauche (LVAD), un appareil implanté chirurgicalement pour aider la circulation sanguine.

Patients atteints d’insuffisance cardiaque avancée et dispositifs LVAD

Les patients atteints d’insuffisance cardiaque avancée dépendent souvent d’un LVAD pour survivre ou jusqu’à ce qu’une greffe de cœur devienne possible. Dans certains cas, la fonction cardiaque s’améliore tellement que le dispositif peut être retiré.

Cependant, les mécanismes exacts à l’origine de la récupération soutenue par le LVAD restent flous, notamment si de nouvelles cellules musculaires cardiaques, appelées cardiomyocytes, se forment au cours du processus.

De petites variations des niveaux de carbone radioactif ont été utilisées pour mesurer la régénération cellulaire. (Derks et al., Circulation, 2024)

Suivi du renouvellement des cardiomyocytes par analyse du carbone-14

Pour suivre le renouvellement des cardiomyocytes, les chercheurs ont analysé les niveaux de carbone radioactif ¹⁴C dans les cellules cardiaques. Étant donné que les niveaux de ¹⁴C dans l’atmosphère ont diminué de manière constante depuis l’interdiction des essais nucléaires en 1963, sa présence dans les cellules sert d’indicateur fiable de leur âge.

À l’aide de modèles mathématiques, l’équipe a calculé les taux de régénération et a découvert que, dans les cœurs atteints d’insuffisance cardiaque, le taux de régénération des cardiomyocytes était de 18 à 50 fois plus faible que dans un cœur en bonne santé.

Les chercheurs ont découvert qu’avec un LVAD implanté, les cellules cardiaques se régénéraient à un taux au moins six fois plus rapide que dans un cœur sain, en plus des bienfaits connus du dispositif qui améliore la fonction et la structure cardiaques.

Les capacités de réparation remarquables observées dans les cœurs soutenus par LVAD sont prometteuses, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour découvrir les mécanismes derrière cet effet avant que de nouveaux traitements ou médicaments puissent être développés.

“Nous n’avons pas encore identifié la cause de ce phénomène dans les données actuelles, mais nous prévoyons de l’examiner davantage aux niveaux cellulaire et moléculaire”, déclare Bergmann.

Améliorer les processus naturels d’auto-réparation du cœur offre une alternative plus simple et plus naturelle à des approches comme la transplantation de cellules provenant d’autres parties du corps.

Bien que restaurer un cœur endommagé à une fonctionnalité quasi complète reste un défi important, des progrès continuent. Les chercheurs développent des techniques pour cultiver des tissus cardiaques en laboratoire et explorent les mécanismes biologiques derrière les tentatives naturelles de réparation du cœur. Les efforts récents se concentrent également sur l’incitation des cellules cardiaques à se comporter davantage comme des cellules souches pendant la réparation. Cette dernière découverte ajoute une autre voie prometteuse pour l’exploration.

“Cela offre l’espoir que la récupération après un incident cardiaque pourrait potentiellement être améliorée”, déclare Bergmann.


Lire l’article original sur :Science Alert

Lire la suite :  New DNA Modern Technology Based on CRISPR Can Reinvent Medical Diagnostics

Share this post

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *