La surface de l’océan se réchauffe plus de quatre fois plus vite que dans les années 1980

La surface de l’océan se réchauffe plus de quatre fois plus vite que dans les années 1980

Anomalies de la température de la surface de la mer pour le 27 janvier 2025. Plus les couleurs chaudes sont foncées, plus la température de la mer est anormalement élevée. (NOAA)

La forte augmentation des températures mondiales depuis 2023 a alimenté des catastrophes incessantes dans le monde entier, des incendies toujours actifs à Los Angeles aux inondations mortelles de Valence, laissant les scientifiques en quête de réponses.

De nouvelles données océaniques suggèrent un coupable clé : une accélération alarmante du réchauffement de la surface de la mer. Une étude de l’Université de Reading révèle que la surface de l’océan se réchauffe maintenant plus de quatre fois plus vite qu’à la fin des années 1980.

Les restes de maisons en bord de mer en Californie détruites lors de l’incendie de Palisades, le 16 janvier 2025. (Mario Tama/Getty Images)

Bien qu’El Niño et l’augmentation des niveaux de CO2 soient des contributeurs attendus, des facteurs supplémentaires pourraient amplifier la tendance. Les scientifiques pointent du doigt l’augmentation de la vapeur d’eau emprisonnant la chaleur provenant de l’éruption du Hunga Tonga-Hunga Ha’apai en 2022, la diminution des aérosols refroidissants due aux réglementations maritimes de 2020 et le pic d’activité solaire. Pourtant, même combinés, ces facteurs ne parviennent pas à expliquer entièrement la flambée des températures.

Accélération du réchauffement des océans : les températures de la surface de la mer augmentent 4,5 fois plus vite que dans les années 1980

Pour approfondir leurs recherches, le météorologue Chris Merchant et son équipe ont analysé des enregistrements satellitaires remontant à 1985. Ils ont constaté que dans les années 1980, les températures de la surface de la mer augmentaient d’environ 0,06 °C par décennie. Aujourd’hui, ce taux a grimpé à 0,27 °C par décennie – et il s’accélère. Bien qu’El Niño ait joué un rôle, l’étude estime que près de la moitié de l’excès de chaleur provient de l’océan qui absorbe l’énergie beaucoup plus rapidement que prévu au cours de la dernière décennie.

“Si l’océan était une baignoire, dans les années 1980, le robinet d’eau chaude coulait lentement, réchauffant l’eau d’une fraction de degré chaque décennie”, explique Merchant. “Maintenant, le robinet coule beaucoup plus vite et le réchauffement s’est accéléré.”

Nous pouvons encore changer la trajectoire du déséquilibre énergétique de la Terre (DEE) si nous cessons d’émettre des combustibles fossiles (scénario de la ligne verte). (Merchant et al., Environ. Res. Lett., 2025)

Si cette tendance se poursuit, les 20 prochaines années apporteront plus de réchauffement de la surface de la mer que les 40 dernières années combinées. Les scientifiques avertissent que ce déséquilibre énergétique qui s’accélère pourrait dévaster les écosystèmes marins, aggraver l’insécurité alimentaire et intensifier les crises sanitaires.

Les décideurs politiques doivent reconnaître que les tendances passées en matière de réchauffement sous-estiment le rythme des changements futurs, soulignant la nécessité urgente de réduire considérablement l’utilisation de combustibles fossiles. Les scientifiques ont depuis longtemps défini des solutions, mais les subventions aux combustibles fossiles continuent d’alimenter la crise. Chaque action visant à réduire les émissions maintenant sauvera des vies, quelle que soit notre position sur cette trajectoire dangereuse.


Lire l’article original : Science Alert

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