Plages martiennes : preuve d’anciens océans
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Mars, souvent vue comme une planète aride et poussiéreuse, aurait autrefois abrité des océans, selon une étude récente.
Un radar pénétrant le sol révèle des traces de plages martiennes
Grâce à un radar pénétrant le sol, des chercheurs ont découvert des structures souterraines ressemblant à des plages, suggérant qu’un océan couvrait le nord de Mars il y a 4 milliards d’années. Il s’agit de l’une des preuves les plus solides à ce jour de l’existence passée de vastes étendues d’eau sur la planète rouge.
L’équipe de recherche a nommé cette ancienne mer « Deuteronilus ».
Le géologue Benjamin Cardenas, de l’Université d’État de Pennsylvanie, explique : « Nous avons identifié des zones sur Mars qui ressemblent à d’anciennes plages et deltas fluviaux. Nous avons trouvé des traces de vent, de vagues et de sable—comme une vraie plage de vacances. »
Le mystère persistant de l’eau sur Mars
L’histoire de l’eau sur Mars reste un mystère complexe. En surface, la planète semble aride et inhospitalière, balayée par des tempêtes de poussière, alimentant l’idée qu’elle a toujours été sèche et stérile. Pourtant, de plus en plus de preuves indiquent qu’elle a autrefois abrité de grandes quantités d’eau liquide. Cette découverte renforce l’hypothèse que Mars possédait des conditions propices à la présence d’importants volumes d’eau.
Bien que la présence passée d’eau sur Mars soit avérée, des questions subsistent sur son volume, sa disparition et son devenir. Les scientifiques tentent de reconstituer le calendrier de cette disparition et d’identifier les facteurs en cause.
Michael Manga, géophysicien à l’Université de Californie à Berkeley, souligne l’importance des océans : « Ils jouent un rôle clé sur les planètes, influençant le climat, façonnant les surfaces et créant des environnements potentiellement habitables. »
Ainsi, explorer l’histoire de l’eau sur Mars pourrait aider à mieux comprendre son potentiel pour une vie passée.
Les données du rover martien Zhurong révèlent de nouvelles découvertes.
Ces découvertes proviennent des données du rover martien Zhurong de la CNSA. Une équipe sino-américaine dirigée par Jianhui Li et Hai Liu a révélé que Mars possédait suffisamment d’eau pour former un océan.
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Au cours de son exploration d’Utopia Planitia, Zhurong a utilisé un radar à pénétration de sol (GPR) pour analyser la surface martienne jusqu’à 80 mètres de profondeur. Cette technologie émet des ondes radio dans le sol et étudie leur réflexion sur des matériaux de densités variables, créant ainsi une carte 3D des structures souterraines.
Des études précédentes basées sur les données de Zhurong suggéraient la présence d’un rivage, mais les preuves restaient incertaines. Cependant, les nouvelles données du GPR ont révélé d’épaisses couches de matériau le long du parcours de Zhurong, s’inclinant vers un rivage supposé à un angle de 15 degrés—un schéma similaire aux anciens littoraux terrestres.
Manga commente : « Ces structures ne ressemblent ni à des dunes de sable, ni à des cratères d’impact, ni à des coulées de lave. C’est alors que nous avons commencé à envisager l’hypothèse des océans. »
Preuves de vagues, marées et d’un cycle de l’eau sur Mars
Ces formations inclinées renforcent l’hypothèse d’un océan persistant, où des dépôts sableux se sont accumulés. Cela suggère que Mars a eu un cycle de l’eau durant des millions d’années, avec vagues, marées et rivières transportant des sédiments vers le rivage.
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Bien que Mars ne possède pas de Lune comme la Terre pour générer des forces de marée, l’influence solaire et le vent ont pu jouer un rôle dans les marées et les vagues martiennes, à l’image des océans terrestres.
Cette découverte renforce l’hypothèse que Mars a pu avoir des conditions favorables à la vie, suggérant un environnement habitable dans son lointain passé. Elle offre également une cible prometteuse pour les futures explorations à la recherche de traces de vie ancienne sur la planète rouge.
Manga souligne : « Les environnements côtiers, où l’eau, la terre et l’atmosphère se rencontrent, sont des habitats potentiels. Identifier où et quand ces environnements ont existé peut orienter nos efforts d’exploration. »
Les rivages : une zone clé pour la recherche de traces de vie
Les rivages sont des sites privilégiés pour la recherche de traces de vie passée, car des régions similaires sur Terre sont considérées comme le berceau de la vie, là où l’eau et l’air se rencontrent.
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Les recherches récentes de l’équipe de Manga suggèrent qu’une grande partie de l’eau de Mars pourrait avoir été absorbée dans son sous-sol, où elle pourrait encore exister sous forme de vastes réservoirs liquides cachés. Cette nouvelle découverte pourrait être une pièce clé pour résoudre le mystère du passé riche en eau de la planète.
La prochaine étape consiste à approfondir l’étude des océans martiens et à modéliser le fonctionnement de leurs vagues et marées anciennes.
Lis l’article original sur : New Atlas
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