La NASA prolonge Voyager à 50 ans

La NASA prolonge Voyager à 50 ans

Concept artistique de Voyager 1
NASA

Les ingénieurs de la NASA ont récemment effectué des ajustements pour prolonger la durée de vie des sondes Voyager 1 et 2, qui voyagent au-delà de notre système solaire depuis près de 50 ans. Pour économiser de l’énergie, l’équipe a ordonné la désactivation de deux de leurs instruments.

Initialement conçues pour une courte durée de vie

Lancées en 1977 depuis ce qui était alors la base aérienne de Cape Canaveral, les sondes Voyager étaient initialement conçues pour ne durer qu’environ cinq ans, avec pour objectif d’explorer Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Cependant, leur conception robuste a permis plusieurs prolongations de mission, les maintenant opérationnelles pendant 47 ans. Elles devraient continuer à fonctionner jusqu’à l’épuisement de leurs sources d’énergie nucléaire.

Les sondes Voyager sont remarquables à plusieurs égards. Elles furent les troisième et quatrième engins à explorer Jupiter et Saturne, Voyager 2 devenant également la première à visiter Uranus et Neptune. Leurs découvertes ont largement dépassé celles des missions Pioneer 10 et 11, fournissant une immense quantité de données. De plus, elles sont les premières sondes à avoir quitté notre système solaire pour pénétrer dans l’espace interstellaire.

Trajectoire de Voyager

Non seulement elles sont les plus anciennes sondes encore en activité, mais elles détiennent aussi le record des missions spatiales les plus longues. Pour mettre cela en perspective, tous ceux qui ont travaillé sur le projet initial sont soit à la retraite, soit décédés, et les manuels ainsi que les plans des sondes vieillissent. Même le logiciel est si ancien que seuls quelques experts, familiers du code d’origine, sont encore capables de résoudre les problèmes.

L’immense distance de Voyager par rapport à la Terre

Les sondes sont désormais incroyablement éloignées de la Terre : Voyager 1 se trouve à plus de 15 milliards de miles (25 milliards de km) et Voyager 2 à environ 13 milliards de miles (21 milliards de km). Un signal radio met presque deux jours pour atteindre les sondes et revenir. Assurer leur maintenance alors qu’elles subissent le froid extrême et les radiations cosmiques de l’espace profond est un défi de taille.

Au cours de leurs missions, les sondes Voyager ont affronté des pannes informatiques, des pertes de communication et des problèmes de propulseurs. Cependant, leur plus grand défi reste leur source d’énergie : les générateurs thermoélectriques à radio-isotopes (RTG), qui fournissent l’électricité nécessaire à leur fonctionnement et empêchent leur gel. À mesure que la quantité de plutonium-238 diminue, la production d’énergie des RTG baisse d’environ quatre watts par an. En 1977, ils généraient 470 watts, mais en 2023, cette puissance est tombée à 250 watts. La conservation de l’énergie est donc devenue une priorité cruciale pour les ingénieurs de la NASA.

L’ensemble générateur thermoélectrique à radio-isotopes de Voyager
NASA

Chaque sonde Voyager disposait initialement de 10 instruments, en plus des systèmes de communication et de support. Au fil du temps, plusieurs de ces instruments ont été désactivés ou reconfigurés pour économiser de l’énergie. La NASA a récemment arrêté l’expérience du sous-système de rayons cosmiques de Voyager 1 le 25 février 2025 et prévoit de désactiver l’instrument des particules chargées de basse énergie de Voyager 2 le 24 mars. Après ces ajustements, seuls trois instruments resteront actifs : le magnétomètre (MAG) et le sous-système d’ondes plasmiques (PWS) sur les deux sondes, ainsi qu’un sous-système de rayons cosmiques (CRS) sur Voyager 2, qui sera éteint en 2026.

Prolongation de la mission : nouvelles stratégies de gestion de l’énergie

Grâce à de nouvelles techniques de gestion de l’énergie, la NASA espère prolonger la mission des sondes Voyager jusqu’en 2030, voire au-delà—un exploit remarquable, puisque les RTG étaient initialement prévus pour durer seulement jusqu’à cette année. Toutefois, les sondes finiront par atteindre un niveau d’énergie insuffisant pour faire fonctionner leurs systèmes, obligeant le centre de contrôle à ordonner leur arrêt définitif.

Jupiter vu par Voyager 1
NASA

Même après leur arrêt définitif, les sondes Voyager poursuivront leur mission. Elles transportent des disques anodisés fixés à leur structure, contenant des sons et des images de la Terre—un message cosmique destiné à d’éventuelles civilisations extraterrestres qui pourraient les découvrir dans des dizaines de milliers d’années.

« Les sondes Voyager ont largement dépassé leur mission initiale d’étude des planètes externes », a déclaré Patrick Koehn, scientifique du programme Voyager. « Chaque donnée supplémentaire collectée depuis enrichit non seulement notre compréhension de l’héliophysique, mais témoigne aussi de l’ingénierie remarquable qui a permis aux sondes de fonctionner près de 50 ans après leur lancement. »


Lisez l’article original sur : New Atlas

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